ALASSANE OUATTARA : « JE NE CHOISIRAI PLUS DE DAUPHIN ; QUE CELUI QUI VEUT ME SUCCEDER, SE PREPARE !»
Cet article qui va suivre est un article de Baudelaire Mieu de Jeune Afrique Côte d’Ivoire.
Il était à l’origine intitulé : Côte d’Ivoire : « Alassane Ouattara recadre ses ministres ». Cependant pour une question d’angle de traitement, nous avons choisi le titre qui fait l’objet de notre article
Le président ivoirien a convoqué́ plusieurs de ses ministres et des cadres de son parti pour faire le point sur les violences pré́ et postélectorales.
Réunion de crise, jeudi, à la présidence ivoirienne. Alassane Ouattara a convoqué́ les membres de son gouvernement et les personnalités du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) issues des seize régions touchées par des violences avant, pendant et après le scrutin présidentiel du 31 octobre.
La séance de travail se déroule à huis clos, dans la salle des pas perdus du petit palais, et ne figure pas à l’agenda présidentiel officiel.
Le chef de l’Etat a demandé́ à plusieurs de ses ministres et des cadres du RHDP de lui dresser un point de la situation. Adama Bictogo, le directeur exécutifs du parti présidentiel, Alain Donwahi, le ministre des Eaux et forêts et Aka Aouelé, le ministre de la Santé ont alors tour à tour pris la parole, stigmatisant « une jeunesse droguée et instrumentalisée par l’opposition », rapporte un participant à cette réunion, sous couvert d’anonymat.
Ministres recadrés
Alassane Ouattara, qui s’est montré « très meurtri et affecté » par ces violences, les a immédiatement recadrés. « Il a mis les cadres de son parti devant leurs responsabilités et a évoqué́ des ratés dans la formation de la jeunesse, malgré́ tous les efforts entrepris depuis plusieurs années », rapporte notre source.
Il a également évoqué́, pour le regretter, que les fonds investis dans cette campagne n’aient, pour partie, pas atteint la base militante.
Le chef de l’Etat a alors insisté sur le fait que, désormais, sa priorité́ était de « réconcilier le pays » et d’« apaiser les cœurs », d’où̀ la poursuite de ses discussions avec Henri Konan Bédié́, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et, très prochainement, avec son prédécesseur Laurent Gbagbo.
Alassane Ouattara a aussi assuré, au cours de ces échanges, que Guillaume Soro aurait été́ prié par les autorités françaises de quitter leur territoire, dès le 7 novembre, soit quelques jours après les propos pour le moins belliqueux de l’ancien président de l’Assemblée nationale.
Trop tôt pour évoquer les législatives
Certains cadres du RHDP ont voulu aborder la question des élections législatives, mais ils ont été́ stoppé net par Alassane Ouattara, qui n’a pas jugé opportun d’aborder le sujet, affirmant vouloir prendre son temps pour organiser dès législatives inclusives, avec la participation de toutes les forces politiques, selon notre source.
LES AMBITIEUX QUI SOUHAITENT LUI SUCCÉDER DOIVENT COMMENCER À SE PRÉPARER
Le chef de l’État ivoirien, qui souhaite redorer son image quelque peu ternie par sa candidature et par les violences pré́ et postélectorales qui ont fait au moins 85 morts, selon les décomptes officiels, a par ailleurs prévenu de son intention de procéder à un remaniement « en profondeur » du gouvernement.
Il a aussi assuré à son auditoire que ce mandat sera son dernier et qu’il n’avait pas l’intention d’adouber un dauphin, comme il l’avait fait avec Amadou Gon Coulibaly, son ancien Premier ministre décédé́ le 8 juillet dernier. Selon un autre participant, qui a également requis l’anonymat, « Alassane Ouattara a clairement expliqué aux membres de son parti que les ambitieux qui souhaitent lui succéder doivent d’ores et déjà̀ commencer à se préparer ».
Par Baudelaire Mieu Jeune Afrique Côte d’Ivoire ,13 novembre 2020 à 13h21