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CORONAVIRUS : AU NIGER, DES ÉMEUTES CONTRE L’INTERDICTION DES PRIÈRES COLLECTIVES

 Le Niger a décidé, depuis un mois, de fermer ses lieux de culte pour éviter la propagation du coronavirus. Cette mesure a provoqué une vague de protestations qui s’est ’accentuée à l’approche du début du Ramadan, vendredi 24 avril.

Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui compte plus de 600 cas de coronavirus, le gouvernement avait pris des mesures fermes pour endiguer l’épidémie du Covid-19 dès l’annonce du premier cas il y a quatre semaines.

En plus du couvre-feu qui y est appliqué de 19 heures à 6 heures du matin, la ville de Niamey, qui compte le plus de cas, a été isolée. En outre, les rassemblements de masses ont été interdits, avec comme corollaire immédiat, l’arrêt des prières dans les lieux de culte chrétiens et musulmans.

Cette dernière décision passe mal auprès de la population majoritairement musulmane (97 %). Ces derniers jours, à l’approche du Ramadan qui a débuté le vendredi 24 avril, les protestations contre la fermeture des mosquées ont connu une recrudescence, exacerbée par l’arrestation d’un imam.

Émeutes

Les émeutes ont débuté le 23 mars dans la localité de Mirrya, dans le centre du pays. Des jeunes armés de gourdins et d’armes blanches, s’en sont pris, à cette date, à des bâtiments et véhicules qu’ils ont incendiés. Quelques jours plus tard, c’était au tour des habitants de la région de Tahoua, dans l’Ouest, d’envahir les rues en incendiant la mairie et des biens de particuliers.

Entre le 17 et le 19 avril, la capitale, Niamey, a suivi le mouvement. Dans cette ville, les tensions se sont cristallisées autour de l’attestation d’un imam, arrêté pour s’être opposé à la fermeture des lieux de cultes. 300 personnes ont été arrêtées en fin de semaine passée.

Mécontentement

Interrogés par l’AFP, certains manifestants ont fait part de leur mécontentement.

« Nous, on veut seulement prier dans nos mosquées, sans violences, rien de plus et nous sommes décidés à exercer ce droit religieux a menacé ainsi Hassane Dari, un jeune commerçant du Lazaret, un quartier populaire de Niamey.

« On n’a pas pu faire les prières collectives les vendredis et on veut en plus nous empêcher les prières durant le mois béni de Ramadan ? Ça ne va pas se passer comme ça ! », a renchéri Hadjia Aïssa, une ménagère de Banizoumbou, un quartier voisin de Lazaret.

kemebrama@hotmail.com à  partir de l’article de Lucie Sarr, correspondante du Journal Lacroix au Niger.

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