mercredi, avril 24, 2024
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AFFAIRE KHASHOGGI : POUR ERDOGAN, « TOUS CEUX QUI ONT JOUE UN ROLE » DOIVENT ETRE PUNIS

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi 23 octobre que toutes les personnes impliquées dans le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, y compris les commanditaires, devaient être punies.

« La conscience internationale ne sera apaisée que lorsque toutes les personnes impliquées, des exécutants aux commanditaires, auront été punies », a déclaré le président Erdogan, proposant que 18 suspects arrêtés en Arabie saoudite « soient jugés à Istanbul ».

« En reconnaissant le meurtre, le gouvernement saoudien a fait un pas important. Ce que nous attendons de lui, maintenant, c’est qu’il mette au jour les responsabilités de chacun dans cette affaire, du sommet à la base, et qu’il les traduise en justice », a-t-il dit.

Un assassinat « planifié »

Dans ce discours prononcé devant le groupe parlementaire de son parti à Ankara, M. Erdogan a affirmé que le meurtre de Khashoggi, mardi 2 octobre, avait été « planifié » plusieurs jours à l’avance, contredisant la version saoudienne faisant état d’une rixe ayant mal tourné.

« À ce stade, tous les éléments et preuves qui ont été découverts indiquent que Jamal Khashoggi a été victime d’un meurtre sauvage », a insisté le président turc, lors de cette intervention qui a suscité un grand intérêt à travers le monde.

Après avoir fait un bref point sur l’enquête, M. Erdogan a énuméré plusieurs questions qui restent selon lui sans réponse. « Pourquoi le corps (de Khashoggi) est-il toujours introuvable ? », a notamment demandé le président turc, exigeant en outre de savoir « qui a donné les ordres » aux tueurs.

« Repérages » et complicités

Le chef de l’État a par ailleurs déclaré que 15 agents saoudiens arrivés séparément à Istanbul s’étaient retrouvés au consulat le matin du meurtre du journaliste, afin « d’arracher le disque dur du système de vidéosurveillance » de la représentation diplomatique.

Il a également indiqué que certains de ces agents avaient effectué « des repérages » dans une forêt proche d’Istanbul, ainsi qu’à Yalova, une ville du nord-ouest de la Turquie. M. Erdogan n’a toutefois pas précisé sur quels éléments il basait ses affirmations, ne mentionnant à aucun moment d’éventuels enregistrements audio ou vidéo dont la presse turque et certains responsables turcs font état depuis le début de l’enquête.

Qualifiant le meurtre de Khashoggi d’ »assassinat politique », le président turc a également appelé à inclure d’éventuels « complices » originaires d’autres pays, s’ »il y en a ».

Erdogan, dont le pays entretient des relations complexes avec l’Arabie saoudite, un rival diplomatique mais aussi un important partenaire économique, a paru soucieux d’épargner le roi Salman. Il s’est dit « confiant » dans le fait que le roi saoudien coopérerait avec la Turquie dans l’enquête.

Recep Tayyip Erdogan n’a à aucun moment fait mention du prince héritier Mohamed ben Salman, accusé par la presse turque et certains responsables anonymes d’avoir commandité le meurtre.

Jeune Afrique

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