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CHEIKH BOIKARY FOFANA : «LA GENEROSITE ENVERS LES PAUVRES APPROVISIONNE VOTRE COMPTE POUR L’AU-DELA»

RAMADAN

Le vendredi 25 mai 2018, le Cheikh al Aïma Boikary Fofana a prononcé un sermon sur la solidarité et a mis l’accent sur sa valeur pendant le mois béni du Ramadan Dans cet article, nous mettrons à votre disposition la première partie de ce sermon

«Ô vous qui croyez, craignez Dieu comme il se doit et faites en sorte que la mort ne vous surprenne sans que vous ne soyez soumis à la volonté de Dieu»

C’est en nous référant à ce passage du saint coran que nous allons parler aujourd’hui dans notre sermon de la générosité et de l’altruisme dans l’islam.

La générosité du prophète se décuplait pendant le Ramadan

Chers frères et sœurs, nous sommes dans le mois de Ramadan, mois de foi, de spiritualité mais surtout de solidarité. Mois de compensation, mois de largesse et mois de générosité. Et le prophète Muhammad (saw) devenait pendant ce mois, le plus généreux possible ; plein de compensions. Il distribuait tout ce qui lui tombait dans la main pendant ce mois. On disait que sa largesse ressemblait à celle du vent envoyé par Dieu.

Que Dieu nous aide.

L’altruisme, c’est préférer les autres à soi-même.

La générosité, c’est le fait de donner le surplus qui est dans notre main à ceux qui en ont besoin. Mais l’altruisme, c’est aller au-delà. C’est préférer les autres à soi-même. C’est se mettre à la place des autres, les préférer à soi-même, et quelques fois, accepter de supporter leurs difficultés à notre place C’est quelques fois, préférer dormir affamé et donner son repas à quelqu’un d’autre, ç’est cela l’altruisme. On ne pense plus à soi, on pense à quelqu’un d’autre. Et cela est exprimé par Allah (swa) dans le verset suivant dans la sourate 4 du saint coran, Al Insan (les femmes) au verset 122 en ces termes : «et quand à ceux qui ont cru et fait de bonnes œuvres, Nous les ferons entrer bientôt aux jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Promesse d’Allah en vérité. Et qui est lus véridique qu’Allah en parole ? ».

Ce verset que nous venons de citer, parle des croyants, des gens qui pensent qu’ils vont mourir un jour. Il fait allusion à ceux qui pensent qu’ils vont aller dans l’au-delà et qui ont des comptes là-bas à approvisionner. Il s’adresse à ceux qui donnent de la nourriture aux pauvres malgré l’amour qu’ils ont eux-mêmes pour cette nourriture, malgré la faim qu’ils ressentent eux-mêmes, malgré l’envie qu’ils ont eux-mêmes.

Les généreux n’agissent que pour Dieu

Ces personnes dont parle ce verset, sont celles qui aident les nécessiteux avec des dons en nature et en argent malgré leurs propres besoins Ces personnes pensent aux orphelins, aux nécessiteux, aux déshérités. Elles nourrissent les miskines (pauvres), les orphelins les prisonniers de guerre pris par l’adversaire.

Que Dieu nous aide.

Mais à quoi pensent ces personnes en agissant ? Quel sont leurs sentiments ?

En donnant, elles le donnent pour Dieu. C’est ce qui sort de leur cœur. Elles ne le font que pour Dieu. Le sacrifice que ces gens font, le don qu’ils font, les actes de générosité qu’ils posent, ils le font pour Dieu. Ils ne demandent en retour ni contrepartie, ni remerciements. Ils ne demandent aucune reconnaissance en retour.

Ils approvisionnent leur compte pour le jour du jugement dernier

J’ai lu dans un livre que pendant le mois de Ramadan, dans un pays musulman, des riches se rendaient chez des boutiquiers, prenaient en compte non seulement les dettes des pauvres qui n’avaient pas eu la possibilité de les régler. Mais en plus, ils prenaient en charge les dépenses de ces pauvres pendant tout ce mois béni. Ils prenaient tout en charge. Et qui plus est, ceux qui bénéficiaient de leurs largesses ne le connaissaient pas. En d’autres termes, ils permettaient à ces pauvres de se ravitailler pendant tout ce mois sans déverser un sou quelconque.

Mais comment peut-on agir ainsi ?

C’est très simple, ceux qui posent ces actes le posent en craignant le Seigneur pour un jour où ils seront dans le chagrin devant Dieu, dépouillés de tous leurs biens. Autrement dit, ils craignent le jour du jugement où ils n’auront rien, où ils seront dépouillés, où ils seront plus pauvres. Ces gens-là ont peur de ce jour-là. Parce que, pour donner de l’argent à un individu sans le connaitre, il faut avoir un cœur qui tremble, un cœur qui dise qu’un jour viendra, je vais mourir, je vais quitter ce monde ici-bas en laissant tous mes biens. Je n’aurai rien devant Dieu, je n’aurai aucun sou dans mon compte alors que j’ai besoin de rencontrer mon Seigneur avec un compte approvisionné dans l’au-delà.

IIs reçoivent deux salaires

Mais en plus, quand ces bienfaiteurs agissent, ils ont la conviction de donner à Dieu, de donner aux pauvres, ils ne demandent pas de remerciements contrairement à certains qui se plaignent quand ils ne reçoivent pas de gestes de connaissance après un don. Sachez que si l’on donne pour recevoir un merci en retour, le seul salaire qu’on aura après cet acte de générosité, sera ce merci. Dans ces conditions, on ne peut bénéficier des deux salaires en l’occurrence, celui d’ici-bas et celui de l’au-delà. Par contre, ceux qui donnent dans la discrétion en faisant en sorte que ceux qui reçoivent les dons ne le sachent, auront un salaire élevé auprès de Dieu.

En termes d’exemple, des compagnons du prophète Muhammad (saw) déposaient les vivres devant la porte des pauvres et partaient sans qu’on les voie. De nos jours également, on trouve des bienfaiteurs qui agissent encore de la sorte. Ils déposent les provisions devant les portes des pauvres et disparaissent.

La récompensé, c’est le paradis

Quelle est la récompense de ceux qui agissent ainsi ?

Leur récompense, est le paradis. Car ils ont pensé au jour où ils ne seront plus. Et pour cela, ils ont approvisionné leur compte pour l’au-delà et Dieu les récompensera en conséquence.

Cependant, quand on pose les actes de générosité par ostentation, pour recevoir des remerciements pour qu’on vante sa générosité, le jour du jugement dernier, Dieu dira : «puisque tu as posé ces actes pour qu’on vante la générosité, cela a été fait, mais aujourd’hui, tu n’auras aucun salaire en récompenses. »

Fasse Dieu que nos sacrifices, notre générosité, et nos largesses, nos compensations pendant ce mois de Ramadan, soient posés pour le seul amour pour Dieu.

Chers frères et sœurs, c’est cela l’islam : la solidarité, le fait de penser à soi, mais également penser aux autres.

Ne pas donner au-delà de ses moyens

Malgré tout, Dieu ne demande pas de tout donner et de regretter après. Il dit à cet effet : «ne fait pas la générosité, si bien qu’il ne reste rien à manger pour toi et pour les enfants, de sorte que tu regrettes par la suite ». Non !

Quand on a demandé au prophète Muhammad (saw) des explications à ce sujet, il a dit aux fidèles de faire la générosité dans ce qui reste après avoir satisfait leurs propres besoins.

Que Dieu nous aide.

On n’oblige pas un fidèle à donner. Donnez ce qui reste après vos besoins. Pensez aux autres. Il y a des jeûneurs pendant ce Ramadan qui, s’ils ne viennent pas ici à la mosquée, n’auront pas à manger dans la mesure où

malheureusement, ils n’ont rien à manger à domicile.

Ils côtoient la richesse et vivent dans la pauvreté.

Ils n’ont rien. Ils n’ont pas le pain du jour.

Donnez à ceux-là sans qu’ils le sachent. Vous pouvez envoyer vos chauffeurs ou bien quelqu’un d’autre. Ils sont dans les gloglos (taudis) d’Abobo, d’Adjamé, de Bromakoté. Il y en a même dans notre environnement immédiat ici non loin de cette mosquée qui vivent dans les bidons-villes de Gobelet, de la 7è tranche, de la 8e tranche, tous ces quartiers huppés où ils cohabitent avec des personnes qui vivent dans des résidences très confortables. Ils sont gardiens, manœuvres, etc. ils vivent dans des baraques recouvertes de toile où dans des maisons inachevées. Ils côtoient la richesse et vivent dans la pauvreté.

Que Dieu nous aide.

C’est cela la solidarité islamique. C’est en agissant de la sorte que la solidarité islamique va se développer. C’est avec ce genre d’attitude et de démarche que Dieu va penser à vous. inch Allah.

Propos recueillis par kemebrama@hotmail.com

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