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CORONA VIRUS : EXPÉRIENCE ACQUISE CONTRE L’EBOLA MISE A PROFIT POUR LUTTER CONTRE LE MAL

Des cas de personnes en Afrique portant le symptôme du Corona virus ont été détectés en Egypte, en Afrique du Sud, en Algérie, au Sénégal, au Cameroun, au Togo .Depuis le vendredi 06 mars, certains médias parlent de cas détectés à l’Aéroport Félix Houphouet Boigny d’Abidjan-Port-bouet

Malgré ces cas confirmés ou  prétendus par la rumeur, l’on peut affirmer que pour le moment, le continent africain n’est pas atteint comme c’est le cas en Chine, en Iran, en Italie en France et même aux Etats-Unis  La situation actuelle n’a donc rien à voir, rien  avec les 11.000 morts causés par l’épidémie d’Ebola en 2014-2016 en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.

Cependant, au vu de ce qui se passe à travers le monde ; les Africains ont pris la réelle mesure de la dangerosité de ce fléau dans la mesure où, l’Afrique vient à  peine de sortir de la crise de l’Ebola.

Pour les autorités africaines, Il s’agit de lutter contre l’expansion de l’épidémie .Et cette ci, contrairement à la gestion de l’Ebola qui s’était passée dans l’indifférence totale dès les débuts de l épidémie, les autorités africaines ont décidé de prendre le taureau par les cornes aidées en cela par l’expérience de l’Ebola

En effet, cette expérience acquise au travers des luttes contre les différentes épidémies survenues en République démocratique du Congo et en Afrique de l’Ouest, permet aujourd’hui de prendre les mesures ad hoc contre le coronavirus : «  La mobilisation des acteurs locaux était remarquable, comme les centres Ebola en Guinée forestière. Il y a parfois eu de la désorganisation mais il y a aussi une expérience de pandémie en Afrique », observe une source à l’Elysée.

Désormais, les pays subsahariens s’appuient sur cet enseignement pour organiser la protection contre le virus venu de Chine.

Plus concrètement, les Etats africains quel que soit leur niveau de développement, ont  mis en place aux frontières, avec l’aide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des systèmes de détection des cas suspects

C’est ainsi qu’après une prise systématique de température, les cas litigieux sont orientés vers des structures d’isolement et de traitement dans les aéroports. Dans tous les aéroports d’Afrique subsaharienne, l’identification des personnes contaminées par le coronavirus commence dès l’arrivée des vols. Déjà mobilisées par Ebola, les autorités sanitaires congolaises, par exemple, prennent la température des voyageurs dès leur descente d’avion à l’aéroport de Kinshasa, ou quand ils traversent le fleuve Congo vers Brazzaville, la capitale du Congo voisin.

Mutualisation des efforts

De même, au niveau de la recherche, les pays sub-sahariens ont décidé de mutualiser leurs efforts Dans cette dynamique, début février, les représentants de laboratoires de quinze pays du continent se sont retrouvés à Dakar, à l’Institut Pasteur (IPD), pour améliorer leurs outils de diagnostic et mieux coordonner leurs actions. Reconnu pour son expertise en virologie et notamment dans les virus épidémiologiques, l’IPD a été missionné par le Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). Pour prévenir l’arrivée du coronavirus, la surveillance s’est accrue et dans son sillage, la coordination à l’intérieur des pays.

A  ce niveau, aidé par le Japon, Kinshasa vient aussi d’inaugurer un centre de diagnostic et de recherche au sein de son Institut national de recherche biologique (INRB). Mais ces exemples sont encore rares.

La communication au cœur du système de lutte

Au-delà de ces dispositions sanitaires, dans chaque pays les autorités mettent l’accent sur la communication au profit de la prévention. Au niveau des médias d’Etats comme des médias privés de larges plages sont consacrées à ce mal qui ne cesse de faire des victimes à travers le monde

Manque de moyens

Mais le hic dans cette situation réside au niveau des moyens dégagés pour le système sanitaire

Bien que confrontés à des maladies multiples comme le paludisme, le choléra ou la rougeole, les pays africains fonctionnent avec des systèmes de santé publique souvent rudimentaires. D’après la Banque mondiale, les dépenses de santé s’élevaient en 2016 à 78 dollars par habitant en Afrique subsaharienne, alors que la moyenne mondiale s’établit à 1.026 dollars, l’Amérique du Nord culminant pour sa part à 9.351 dollars quand l’Union européenne affiche une moyenne de 3.846 dollars.

kemebrama@hotmail.com

Source : les Echos

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