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CÔTE D’IVOIRE : BARRICK GOLD CHERCHE UN INVESTISSEUR POUR LA MINE D’OR DE TONGON

Le groupe minier Barrick Gold, qui exploite la plus grande mine d’or de Côte d’Ivoire, à Tongon dans le Nord, prépare une cession d’une partie de ses actifs. La transaction devrait se concrétiser avant la fin de l’année.

Le groupe canadien Barrick Gold a entamé discrètement des procédures pour une cession d’une partie la mine de Tongon, située dans le nord du pays. La fin de l’exploitation de cette mine, à cause de la raréfaction des ressources, est prévue à l’horizon 2021-2022.  La société minière n’a pas précisé la quantité de parts qu’elle souhaite céder.

En 2018, la mine avait été secouée par une violente grève du personnel contre le sous-traitant, La Tongonaise des Mines (TOMI), filiale du groupe Bouygues, qui exploite le site pour le groupe canadien. Le préjudice du mouvement social avait été chiffré à 22 millions de dollars (19,7 millions d’euros), et avait ramené les estimations de production de 290 000 onces d’or à 230 000. Pour 2019, les prévisions tablent sur 270 000 onces d’or.

En une vingtaine d’années d’exploitation, la mine de Tongon a produit plus de 54 tonnes d’or et fait du site une affaire rentable, Barrick parvenant à rembourser toutes les dettes liées aux investissements effectués depuis sa création. La mine est détenue à 89,7 % par Barrick. 10 % appartiennent à l’État ivoirien, et les 0,3% restants sont partagés entre actionnaires privés.

« Aucune stratégie immédiate »

« Aucune stratégie immédiate n’a été arrêtée pour le moment, l’idée est de faire entrer un investisseur », a confié une source de Barrick Gold sous anonymat, sans préciser la part qui serait conservée par le groupe . En 2018, le géant canadien – numéro un mondial de l’or – avait fusionné avec l’ »africain » Randgold – premier producteur d’Afrique francophone et deuxième sur le continent.

Le groupe, qui possède une dizaine de permis miniers dans le pays – en propre ou en partenariat avec d’autres compagnies – , poursuit les travaux d’exploration sur différents sites, pour un budget qui s’est élevé à dix millions de dollars en 2018. « Mark Bristow, le PDG de Barrick Gold, nous a rassuré sur sa volonté de rester en Côte d’Ivoire. Le projet Tongon lui tient à cœur », a confié à Jeune Afrique une source ministérielle. Cependant, le contexte ivoirien, comme partout en Afrique de l’Ouest, est marqué par l’effervescence de l’orpaillage sauvage et son lot d’insécurité.

Un contexte qui suscite beaucoup d’inquiétudes chez les professionnels et gouvernements. Le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara avait d’ailleurs interpellé, fin juillet à Ouagadougou, son homologue burkinabè Roch Marc Christian Kaboré sur la nécessité de prendre à bras-le-corps ce péril qui gangrène leurs économies.

L’engagement du gouvernement ivoirien est fort pour lutter contre l’orpaillage : tolérance zéro. Le président a ainsi créé une brigade spéciale pour réprimer contre le phénomène, mais ce dernier est de plus en plus récurrent. Début août, la Chambre des mines de Côte d’Ivoire, qui regroupe les patrons du secteur, sonnait l’alarme, estimant à plus de 47 milliards de francs CFA les pertes liées à cette activité clandestine.

Jeune Afrique

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