lundi, décembre 2, 2024
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COTE D’IVOIRE – PRESIDENTIELLE : MARCEL AMON-TANOH EST CANDIDAT

Marcel Amon-Tanoh a pris sa décision. L’ex-ministre des Affaires étrangères, ancien proche du président Alassane Ouattara, s’est déclaré candidat à la présidentielle d’octobre. 

Il en a fait l’annonce ce mercredi 22 juillet à Abidjan. Une candidature dissidente du parti au pouvoir qui n’est pas réellement une surprise. L’homme partisan d’une primaire interne avait officiellement démissionné du gouvernement en mars après l’annonce par le chef de l’État sortant de porter son choix sur feu Amadou Gon Coulibaly comme dauphin au cours d’une cérémonie qu’il a choisi de boycotter. Son absence avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque.

« J’ai décidé de me porter candidat à la prochaine élection présidentielle », a déclaré l’ex-diplomate de 68 ans, lors d’une courte allocution de moins de dix minutes devant des journalistes, sans présence de militants, dans un hôtel de luxe de la capitale.

« Je veux être le trait d’union entre l’État et le peuple, entre le respect de nos traditions et notre désir de modernité », a-t-il affirmé, insistant sur l’importance de la paix et de la réconciliation entre les Ivoiriens après la décennie de crise politico-militaire des années 2000, un thème dominant de la politique nationale.

 

La rupture avec Alassane Ouattara

Longtemps proche du président Ouattara qu’il connaît depuis trente ans, et dont il a été le directeur de cabinet lors de son premier mandat, en même temps qu’Amadou Gon Coulibaly était au secrétariat général, Marcel Amon-Tanoh espérait être désigné par le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) pour briguer sa succession lors de la prochaine présidentielle.

Mais le choix du chef de l’État sortant ne faisait aucun doute. Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé le 8 juillet d’un infarctus, lui ayant été préféré, Marcel Amon-Tanoh, lui aussi héritier du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) avant de se mettre au service d’Ouattara et du Rassemblement des républicains (RDR), a aussitôt pris ses distances. « J’ai une vision pour mon pays. J’ai un programme pour mon pays », a fermement affiché Amon-Tanoh lors de son allocution ce mercredi, sans toutefois préciser sur quel mouvement politique s’appuyait sa candidature.

Originaire du sud-est de la Côte d’Ivoire, Marcel Amon-Tanoh a d’abord fait carrière dans le privé, puis a occupé plusieurs postes ministériels dans les années 2000 (Transports, Tourisme, Construction).

Quelques jours avant d’officialiser sa candidature, l’ancien diplomate s’est longuement adressé aux Ivoiriens et au chef de l’État sortant, en particulier dans un post sur sa page Facebook dans lequel il attire l’attention sur le fait que « le débat républicain a fait place à des calculs préélectoraux et les questions d’intérêt général ont été reléguées au second plan ».

En effet, le climat politique est tendu en Côte d’Ivoire avant la présidentielle d’octobre. Elle se tiendra dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts.

Course contre la montre

Après la mort inattendue d’Amadou Gon Coulibaly, le RHDP doit se trouver rapidement un nouveau candidat. Une candidature du président Ouattara à sa propre succession, pour un troisième mandat auquel il avait initialement renoncé, se dessine.

Du côté de l’opposition, l’ex-président Henri Konan Bédié, 86 ans, sera le candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), tandis que le Front populaire ivoirien (FPI), divisé en l’absence de son chef historique Laurent Gbagbo, n’a pas encore désigné de candidat.

L’ex-chef rebelle et ancien Premier ministre Guillaume Soro, 47 ans, s’est déclaré candidat, mais vit en exil en France après sa condamnation par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour « tentative d’insurrection ».

Le Point

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