jeudi, octobre 10, 2024
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COVID 19 EN AFRIQUE : DES RAISONS QUI FONT DU CONTINENT L’ESPACE LE MOINS TOUCHE PAR LA PANDEMIE

L’arrêt ou au mieux les ralentissements des échanges commerciaux mondiaux auront un effet dévastateur sur les pays africains. L’OMS n’a cessé de rappeler à l’Afrique de « se préparer au pire ». Deux mois après le premier cas confirmé en Egypte, La propagation exponentielle de l’épidémie dans le continent n’a toujours pas eu lieu. Les raisons vont de la pyramide des âges, à l’intégration de l’Afrique au monde des affaires et du tourisme, qu’à l’immunité que l’arrêt ou au mieux les ralentissements des échanges commerciaux mondiaux auront un effet dévastateur sur les pays africains.

L’OMS n’a cessé de rappeler à l’Afrique de « se préparer au pire ». Deux mois après le premier cas confirmé en Egypte, La propagation exponentielle de l’épidémie dans le continent n’a toujours pas eu lieu. Les raisons vont de la pyramide des âges, à l’intégration de l’Afrique au monde des affaires et du tourisme, qu’à l’immunité que prodigue le traitement prophylactique de la malaria ou le vaccin du BCG. Explications.

L’Afrique, le continent le moins touché.

Avec 1.265 décès pour un peu plus de 26.000 cas confirmés au 22 avril, l’Afrique est le continent le moins touché dans le monde. Plus de deux mois après l’apparition du premier cas de Coronavirus en Egypte, le 14 février, l’Afrique avec ses 1,2 milliards d’habitants est bien loin des chiffres d’un seul pays, la France, qui compte plus de 22.000 décès et 120.000 cas déclarés positifs, pour une population de 66 millions d’habitants. Le pire était à prévoir pour un continent pauvre et disposant d’une infrastructure sanitaire loin des standards européens. Le DG de l’OMS n’a cessé de demander aux pays africains de « se préparer au pire ». La déferlante du Covid19, plus de deux mois après, n’est toujours pas là, faisant passer les africains pour des miraculés, comparé à l’Europe, à l’Asie du Sud Est ou surtout à l’Amérique du Nord, qui est en phase de dépasser les 50.000 morts pour près de 900.000 cas confirmes positifs. L’absence de dépistage massif sur le continent et au niveau des pays les plus affectés dénature certainement et dans une certaine proportion le nombre de cas réels et même le nombre de décès. Mais il faut admettre que les hôpitaux sont loins d’être submergés par les malades du coronavirus. Et on ne peut pas cacher un nombre élevé de décès. Des explications ici et là sont avancées et demanderaient à être vérifiées.

Une longueur d’avance sur les pays les plus touchés et une plus faible densité de population.

Le premier cas de Covid19 est apparu en Afrique du Nord quelques mois après l’Asie du Sud Est, et quelques semaines après l’Europe. La réaction assez rapide des gouvernants des premiers pays touchés, empruntant le pas aux pays européens du sud, a été plus radicale. En Algérie, au Maroc, au Nigéria, en Côte d’Ivoire, la suspension des liaisons aériennes vers les pays les plus touchés, suivie de la fermeture de l’espace aérien international et domestique, l’arrêt des transports publics et la fermeture des magasins non essentiels, des écoles et des universités, la suspension de tous les rassemblements, ont été pour beaucoup dans le ralentissement de la propagation des premiers cas confirmés. La faible propagation, s’expliquerait aussi par la faible densité de la population. L’Afrique avec ses 43 personnes au Kilomètre carré se classe loin derrière l’Europe avec ses 180 personnes au kilomètre carré ou le Sud-Est Asiatique avec ses 154 personnes au kilomètre carré.

Circulation des personnes et pyramide des âges.

Contrairement aux pays Européens et aux Etats Unis, des régions entières du continent africain vivent isolées du monde et sont très peu intégrées au réseau commercial et des affaires dans le monde. Seul l’aéroport de Johannesburg en Afrique du Sud trouve sa place dans les 50 plus grands aéroports du monde. L’Afrique n’est pas non plus l’une des plus grandes destinations touristiques du monde, comparée aux nations les plus touchées par la pandémie. Les rares pays touristiques que compte l’Afrique ont très vite fermé leur espace aérien. Une autre caractéristique du continent est la jeunesse de sa population. En France plus de 75% des décès par coronavirus ont 75 ans et plus. Cette tranche d’âge ne représente pas plus de 1% de la population africaine. Alors que plus de 60% sont âgés de moins de 25 ans. Ce sont ces vieux du « vieux continent » qui ont saturé les services de réanimation. L’écrivain ivoirien Gauz, ironise dans une tribune de Jeune Afrique, « il n’y a plus de vieux à tuer sur le continent ». Il faut noter aussi que l’espérance de vie en Afrique n’atteint pas les 64 ans, même si elle dépasse légèrement les 70 ans en Afrique du Nord (Source OMS 2016) contre les 82 ans en Europe de l’Ouest. Les sujets plus jeunes peuvent tomber malades et ne présenter que des symptômes bénins de la maladie et guérir sans jamais être dépistés. Sans compter que l’Afrique représente un très faible taux d’obésité, qui est un facteur de risque majeur de mortalité, cas des USA.

La vaccination au secours des infectés au Covid19.

Une étude faite par le National Health System et le King ‘s College a démontré « qu’un effet protecteur contre le Coronavirus était possible grâce au traitement prophylactique (préventif) par la chloroquine ». L’Afrique représente plus de 90% des cas de Malaria dans le monde (OMS). Pour une deuxième étude, ce serait la vaccination du BCG (tuberculose) obligatoire et systématique en Afrique qui pourrait expliquer « l’immunisation de la population. Les pays sans politique de vaccination universelle du BCG comme l’Italie et les États-Unis sont à l’inverse les plus touchés par le Covid-19, notent les auteurs ».

Malgré tous ces facteurs avantageux en période de pandémie et de crise sanitaire mondiale, l’Afrique ne s’en sortira certainement pas indemne. L’arrêt ou au mieux les ralentissements des échanges commerciaux mondiaux auront un effet dévastateur sur les pays africains. Beaucoup de pays sont mono exportateurs de matières premières, moins demandés sous l’effet du ralentissement de l’activité et de la croissance. Pour ceux-là et pour les pays les plus pauvres, la crise post covid19 sera très dure à supporter et nécessitera certainement une solidarité internationale mais aussi nationale et une cohésion de la société autour d’un plan de relance clair et transparent.

 

Maghreb Emergent

 

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