Le coronavirus (COVID-19), s’est abattu sur l’Afrique subsaharienne après avoir transité par son premier foyer la Chine et l’Europe .Face à cette pandémie, les pouvoirs publics intensifient les mesures pour prévenir la propagation de la pandémie.
Cependant, cette démarche n’est pas née telle une génération spontanée car l’Afrique subsaharienne surtout, a été confrontée déjà une épidémie d’un autre genre qui a commis de nombreux dégâts. Il s’agit de l’épidémie d’Ebola survenue d’abord en République Démocratique du Congo puis au Libéria, en Sierra-Léone et en Guinée
Cette épidémie a permis aux institutions internationales, notamment, la Banque Mondiale, d’enclencher certaines actions qui ont fait tache d’huile et qui permettent d’affronter la Pandémie du Covid-19 avec une expertise plus avérée
C’est ainsi qu’au lendemain de la crise d’Ebola de 2014, la Banque mondiale a mobilisé plus de 600 millions de dollars pour lancer le programme REDISSE, une initiative régionale destinée à améliorer les systèmes de santé et la veille sanitaire dans 16 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale.
Dans cette dynamique, l’Institut Pasteur de Dakar a été l’un des premiers laboratoires du continent à être accrédité par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour réaliser les tests Covid-19. Les équipes de l’Institut ont commencé à s’y préparer dès janvier, car le laboratoire est habitué à traiter des flambées épidémiques similaires. « L’OMS nous a confié une mission régionale. Depuis, nous avons formé 25 laboratoires et un autre institut en Afrique du Sud en a formé environ 18 autres. Il y a maintenant plus de 30 laboratoires dans la région qui sont capables de tester le coronavirus », explique le Dr Amadou Alpha Sall, Directeur Général de l’Institut Pasteur de Dakar.
Grâce au programme REDISSE, l’Institut Pasteur a pu optimiser son système de surveillance en se procurant davantage de matériel de laboratoire pour le dépistage, notamment des équipements de biosécurité, afin d’augmenter ses capacités de réalisation de tests et de garantir le respect de protocoles de sécurité et de qualité pour leur mise en œuvre. « Nous avons pu améliorer nos systèmes de surveillance pour un grand nombre de maladies et sur l’ensemble du pays. Les équipements fournis nous permettront d’assurer des dépistages rapides et d’améliorer notre capacité à mobiliser des ressources et à réagir à des flambées épidémiques comme celle du coronavirus », ajoute le Dr Alpha Sall.
Travailler ensemble pour se préparer et intervenir rapidement
Selon le Dr John Oladejo, Directeur de la préparation et de la réponse aux urgences sanitaires au Centre Nigérian de Contrôle des Maladies (NCDC), la coordination entre tous les partenaires à l’intérieur des pays et au-delà des frontières est primordiale pour prévenir la propagation d’une épidémie. Depuis 2017, la Banque mondiale apporte son soutien au NCDC pour renforcer la capacité du Nigéria à prévenir, détecter rapidement, anticiper et répondre aux épidémies.
« Quand le coronavirus a fait son apparition, nous avons créé un groupe de travail technique pour nous préparer. Tous les partenaires ont été associés et nous nous sommes penchés sur l’état des infrastructures et des stocks de médicaments, ainsi que sur les points d’entrée d’où viendraient le plus probablement les cas suspects. Le premier cas suspect s’est déclaré dès février, et nous avons rapidement lancé notre centre d’opérations d’urgence. Nous avons finalisé notre plan d’intervention et l’avons suivi à la lettre pour nous assurer de ne rien laisser au hasard. La Banque mondiale, l’UNICEF, l’OMS et le NCDC ont travaillé la main dans la main pour y parvenir », témoigne le Dr Oladejo.
Aux côtés d’autres partenaires régionaux, la Banque mondiale aide les pays à prendre les mesures nécessaires pour combattre cette menace mondiale.
Dans cette perspective, une enveloppe de financement accéléré de 14 milliards de dollars a été approuvée afin d’accompagner les efforts déployés par les entreprises et les pays en vue de prévenir, détecter et faire face à la propagation rapide de la pandémie de Covid-19. Cet appui effectué dans l’urgence, a permis de renforcer la préparation des systèmes nationaux aux urgences de santé publique, ce qui comprend notamment la lutte contre la diffusion de la maladie, le diagnostic et les traitements, mais aussi de soutenir le secteur privé.
Cependant cette institution onusienne ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. A ce jour, près de 370 millions de dollars ont été également débloqués en faveur de 10 pays dont le nôtre, la Côte d’Ivoire afin de soutenir leur riposte contre cette nouvelle menace sanitaire, d’autres engagements étant prévus dans les semaines et les mois à venir
L’ensemble de ces actions a permis au vice-président de la Banque Mondiale pour l’Afrique, Hafez Ghanem, d’affirmer qu’ « avec la crise Ebola, l’Afrique a été à rude école. Alors que la pandémie de Covid-19 continue de progresser, nous utilisons tous les instruments et l’expertise disponibles pour répondre aux besoins des pays, en donnant la priorité aux plus pauvres et aux plus vulnérables. »
On peut donc conclure que, le combat contre la crise Ebola n’a pas été vaine et qu’elle a permis aux Etats africains d’êtres proactifs face à la Pandémie du Corna virus
Source : sercom banque mondiale