lundi, décembre 2, 2024
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CRIMES SEXUELS: L’EGLISE AMORCE SON MEA CULPA

C’est par un discours prononcé à la fin de la messe qu’il a présidée ce dimanche matin que le pape François a conclu le sommet sur la protection des mineurs. Une rencontre de quatre jours de responsables religieux pour tenter de mettre fin aux abus sexuels dans l’Eglise.

Avec des phrases fortes noyées dans un long exposé, le pape a rappelé l’ampleur d’un phénomène qui dépasse les frontières de l’Eglise et que les statistiques des organisations mondiales sous-estiment car ces violences se déroulent en premier à l’intérieur de la famille, à l’école et dans le milieu du sport.

Le pape François a également pointé du doigt la montée des abus sexuels dans le monde avec la pornographie sur Internet, rapporte notre envoyée spéciale, Geneviève Delrue. De même, il a inscrit le tourisme sexuel et la prostitution des enfants mineurs dans cette liste de « sacrifices idolâtriques des enfants » en résonance avec les « rites païens », pratiques religieuses cruelles du passé.

Les abus dans l’Eglise sont d’autant plus scandaleux qu’ils sont en contradiction avec son autorité morale. Et cela vaut avant tous pour les prêtres. « La personne consacrée, choisie par Dieu pour guider les âmes vers le salut, se laisse asservir par sa propre fragilité humaine, ou sa propre maladie, devenant ainsi un instrument de Satan », a expliqué le pape.

Face à ce fléau, l’Eglise a une conscience nouvelle de ce qu’elle doit faire, a encore assuré François : « Elle se sent appelée à combattre ce mal qui touche le centre de sa mission : annoncer l’Évangile aux petits et les protéger des loups avides ». « Nous sommes aujourd’hui face à une manifestation du mal, flagrante, agressive et destructrice » a encore expliqué le souverain pontife. Des mots qui ne sont pas suffisants pour plusieurs victimes.

S’il est encore trop pour dire ce qu’il ressortira de ce sommet au cœur du Vatican, quelques mesures concrètes devraient prochainement voir le jour, comme une nouvelle loi contre les abus sexuels à l’intérieur du Vatican et de la Curie. Le souverain pontife souhaite également une plus grande vigilance lors de l’entrée au séminaire, que des laïcs, et notamment des psychologues, puissent évaluer l’équilibre psychologique des séminaristes et des futurs prêtres.

« C’est beaucoup à la fois, sachant que le pape a 83 ans. Il sait que le temps lui est limité et que l’application de ces mesures dépendra beaucoup de son successeur », relève le spécialiste des religions Odon Vallet.

RFI

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