INTERVIEW
Dans le cadre du Carnet de route réalisé sur la commune de Sifié, notre journaliste a interviewé le maire de cette cité en l’occurrence docteur Meité Anliou, Directeur de Cabinet du Ministre de l’Agriculture)
Il faut tout de même noter que cette interview qui a lieu à l’occasion de l’inauguration de la mosquée de cette ville date de 2017
Monsieur le Maire, la construction de cette mosquée a semble-t-il pris un peu de temps. Qu’est ce qui a pu justifier cela ?
Au vu de la structure de la mosquée, on se rend compte que sa construction a nécessité de gros moyens.
La mosquée est le fruit de la cohésion des cadres de sifie.
Evidemment, qui dit investissement lourd sans apport extérieur de l’Etat ou d’autres partenaires, dit nécessité des temps de repos pour souffler un peu. Les travaux ont commencé en 1986 et ont marqué un arrêt en 2000 avec la crise. Ils ont ensuite repris en 2008 pour se terminer en 2016. Sachez toutefois qu’à partir de 2010, les populations de Sifié on a commencé à prier à l’intérieur.de cet édifice religieux.
Quel a été l’apport des cadres dans la construction de cette mosquée ?
La réalisation de cette œuvre n’a été possible que grâce à la cohésion et à l’entente. Dans ce sens, il faut louer l’action des cadres
En effet, à écouter les gens, on a l’impression que c’est le maire seul qui a construit cette mosquée. Ce n’est pas exact car c’est la somme des efforts des cadres dans une parfaite harmonie et avec l’aide incommensurable des cadres de tout le Worodougou que cette infrastructure religieuse a pu voir le jour.
Le coût de la mosquée est évalué à 200 millions de FCFA
Pour être plus précis, je dirais que nous avons eu l’appui inestimable du Président Youssouf Bakayoko de la CEI, du Président du Conseil Général, Fofana Bouaké, qui d’ailleurs a promis de continuer à nous aider. Il y’a aussi des cadres de la région comme M. Diomandé Vamissa de Talla, M. Mamadou Bakayoko alias Préfet Maire de Séguéla et tous ces donateurs anonymes que n’ai pu citer à qui je présente mes excuses .En un mot, ce sont tous les cadres du Worodougou qui ont contribué à la construction des cet édifice que j’évalue à plus de 200 millions de FCFA. J’insiste sur le fait que cette mobilisation n’a été possible que parce que ces cadres ont trouvé une parfaite cohésion entre nous les cadres de Sifie.
- le Maire, en sillonnant un peu votre commune nous avons constaté que la population est en apparence dans sa majorité d’obédience RDR et vous le maire, êtes PDCI. Pourtant votre choix a fait l’unanimité. Quel est votre secret pour réunir autour de vous toutes les tendances ?
Il faut cultiver l’amour autour de soi
Il n’y a pas de secret. La seule chose que je veux qu’on retienne de mon passé à la tête cette commune et du comité de construction de la mosquée est ce que je répète toujours à mes enfants, l’amour. Il faut cultiver l’amour autour de soi, cultiver l’amour entre les gens.
Pour le reste, je m’en remets à Dieu.
Sincèrement je sais que la population sait que je l’aime beaucoup. Je sais que la population de Sifié est convaincue que c’est avec beaucoup d’amour et de sincérité que je me mets à sa disposition. Elle sait que je ne viens pour la recherche de notoriété ou de richesse. C’est pour cela que toutes tendances confondues, elle a opté pour mon choix.
Que chaque cadre ait un toit ici à Sifié
- le maire vous avez réalisé beaucoup de constructions en exemple. A quoi aspirez-vous ?
Mon souhait est que Sifié aille de l’avant. Mon souhait est que nos enfants aient envie de retourner souvent au village. Que notre diaspora n’oublie pas d’où elle vient. Mon souhait est que nos enfants soient aussi à l’aise à Sifie qu’à Abidjan sinon plus à l’aise à Sifié qu’à Abidjan. Désormais, 80% de mes investissements se feront désormais dans le Worodougou
- le Maire qu’attendez-vous de l’Etat ou des cadres pour votre commune ?
Ce que j’attends des cadres, c’est que chacun ait au moins un petit toit dans son village. Jusqu’à 18 ou 20 ans, on peu dormir chez quelqu’un. Mais à partir d’un certains âge, si on n’a pas un chez soi dans son village, en tant que chef de famille, on ne peut plus dormir chez des gens. Par conséquent, on n’a pas envie d’arriver au village Et cela constitue une perte pour le village.
Pour cela donc, je demande à tous les cadres d’avoir une petite case au village pour s’y sentir à l’aise et avoir l’envie d’y aller.
Beaucoup de nos infrastructures ont été détruites pendant la crise
Et concernant l’Etat ?
A ce niveau, je dirai que pendant la crise, beaucoup de nos infrastructures ont été détruites et jusqu’aujourd’hui certaines n’ont pas encore été réparées. On peut citer entre autres, la sous-préfecture et le logement du Sous-préfet qui n’ont pas été réparés si bien que le sous-préfet dort dans ma maison. De même, l’école primaire de Sifié a été fortement endommagée et à ce jour, elle n’a bénéficié d’aucun budget de réhabilitation. Notre souhait c’est que l’Etat remette en place ces infrastructures.
Dans cette dynamique, nous avons une deuxième doléance importante Comme vous le constatez vous-même, Sifié est en plein développement. A notre niveau, nous mettons en place des structures. Malheureusement, nous ne pouvons pas aller loin car le courant de Sifié est monophasé et ne permet même pas à la station d’essence de fonctionner.
Le problème d’électricité bloque le développement de Sifié
Dans ces conditions, quel développement sérieux pouvons- nous mettre en place si le courant ne peut même pas supporter un moulin ou une décortiqueuse ? Même le château d’eau que nous avons construit fonctionne difficilement à cause de ce problème de courant.
Ce que vous devez retenir, c’est que les populations ont des projets pour Sifié, mais le courant est un vrai blocage. Si nous avons un courant triphasé, dans 5 ans, vous ne reconnaitrez plus notre cité.
Pour la route, le chef de l’Etat a promis le bitumage des voies Séguéla-Man et Séguéla-Touba via Sifié. Nous attendons avec impatience la réalisation de cette promesse qui va désenclaver Sifié.
Interview réalisée par Kassoum Kamagaté