Cinq mois après la mort brutale de Mohamed Morsi, des experts indépendants de l’ONU ont rendu un verdict accablant dans un rapport rendu public vendredi 8 novembre. La mort de l’ancien président égyptien pourrait s’apparenter à un « assassinat arbitraire sanctionné par l’État », ont-il estimé.
L’ex-chef de l’Etat, le premier qui fut démocratiquement élu en Egypte avant d’être brutalement destitué en 2013, « était détenu dans des conditions qui ne peuvent être décrites que comme étant brutales, notamment pendant sa détention durant cinq ans dans le centre pénitentiaire de Tora », ont fait valoir les experts du groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires.
Mohamed Morsi, qui a passé près de six ans en prison à l’isolement, a été privé de soins « pour son diabète et son hypertension » alors que « les autorités étaient prévenues d’une manière répétée » de la détérioration de son état de santé, une dégradation qui a fini par « le tuer » selon les termes d’un communiqué rapporté par l’AFP.
« Il n’y a pas de preuves qu’ils (les autorités) aient agi pour répondre à ces préoccupations, même si les conséquences étaient prévisibles », ont indiqué les experts, qui ont qualifié le décès de Mohamed Morsi d’« illégal »,
Ils ont recommandé la publication d’une enquête impartiale sur tous les prisonniers morts dans des prisons en Égypte depuis 2012.