« Personne ici ne veut être en décalage par rapport au reste du monde«
Depuis les dernières élections, le climat social s’est apaisé. Le précédent gouvernement était particulièrement strict sur la question des fêtes, notamment celles de Noël ou encore de la Saint-Valentin. Les boutiques n’étaient pas autorisées à vendre des décorations de Noël, sauf celles qui se trouvaient dans les quartiers chrétiens. Aujourd’hui, on les trouve partout.
En Iran, les gens regardent beaucoup les chaînes étrangères grâce à la télévision par satellite. Ils s’aperçoivent que Noël concerne énormément de monde sur la planète. Personne ici ne veut être en décalage par rapport au reste du monde, en particulier les jeunes qui s’inspirent systématiquement des tendances qui marchent à l’étranger. Je pense que mes amis non-chrétiens sont plus enthousiastes à l’idée de célébrer Noël que les chrétiens comme moi. Ils regardent nos traditions, et font la même chose, comme l’achat d’arbres de Noël et de cadeaux.
Bien sûr, la plupart du temps, Noël est un prétexte à la fête chez les non-chrétiens. Beaucoup d’entre eux ne connaissent pas l’histoire qui se cache derrière cette tradition. Il est intéressant de noter que, contrairement à certains pays musulmans, je n’ai jamais entendu un musulman iranien dire que les fêtes de Noël étaient incompatibles avec leur religion. De plus, si les chrétiens représentent encore qu’un faible pourcentage de la population iranienne.
Par ailleurs, tous les chrétiens d’Iran ne célèbrent pas Noël de la même façon. Les Arméniens orthodoxes assistent seulement à la messe du 24 décembre puis célèbrent ensuite le Nouvel An.Personnellement, je ne participe pas aux fêtes musulmanes. Je préfère les fêtes traditionnelles persanes païennes, comme Chahar Shanbeh Souri [célébrée le dernier mercredi de l’année dans le calendrier persan] ou Norouz [le Nouvel An persan]. Ces fêtes permettent de rassembler tous les Iraniens – la jeune génération en tête.