Les tensions demeurent entre le mouvement palestinien et Israël. L’ambassadeur qatarien, Mohamed Al Emadi, tente une médiation. Mais les négociations peinent à avancer. Pendant ce temps, les jets de ballons incendiaires depuis l’enclave palestinienne vers le territoire israélien se poursuivent, auxquels répondent les frappes aériennes de l’État hébreu.
L’ambassadeur qatarien Mohamed Al Emadi est un habitué de Gaza. Le diplomate qatarien s’y rend régulièrement avec des valises remplies d’argent liquide.
Mardi 25 août, au soir, il y est encore entré avec une somme estimée à 30 millions de dollars. Mais les dirigeants du Hamas au pouvoir dans l’enclave veulent plus. Ils réclament des projets structurels : une nouvelle ligne de distribution d’électricité, le développement d’une zone industrielle, l’extension de la zone de pêche. Ce sont des demandes anciennes, note Omar Chaabane, directeur du groupe de réflexion PalThink.
« Tout ce dont ils parlent, ils en ont déjà parlé plusieurs fois par le passé. Lors du cessez-le-feu de 2014 et même avant. Je ne sais pas pourquoi ils pensent que cette fois-ci, ils pourront obtenir gain de cause », explique ce dernier.
La concurrence des Émirats arabes unis
Le principal changement récent est géopolitique. En se rapprochant d’Israël, les Émirats arabes unis pourraient vouloir s’imposer comme un acteur diplomatique régional, et concurrencer leur rival, le Qatar, allié de longue date du Hamas. « Les Qatariens vont se sentir concurrencer par les Émiriens. Cela va les inciter à accroître leur présence, leur rôle. Je pense qu’il va y avoir une sorte de chevauchement », poursuit Omar Chaabane.
Le Qatar reprend donc un rôle de médiateur entre le Hamas et Israël traditionnellement dévolu à l’Egypte. L’émirat pourrait consentir à augmenter son aide à l’enclave palestinienne pour maintenir ses positions régionales.