Accueil > Actualités > ILHAN OMAR, UNE MUSULMANE NOIRE AU CONGRES AMERICAIN.

ILHAN OMAR, UNE MUSULMANE NOIRE AU CONGRES AMERICAIN.

« Je me tiens devant vous ce soir en tant que votre députée élue au Congrès, toute une série de premières fois accolée à mon nom. La première femme de couleur à représenter notre État au Congrès. La première femme à porter un hijab. La première réfugiée à être élue au Congrès. Et une des premières musulmanes à être élues au Congrès.

Ilhan Omar

À 36 ans, Ilhan Omar, Américaine d’origine somalienne, musulmane pratiquante, a remporté l’élection du 6 novembre 2018 dans le Minnesota, un État industriel situé près des Grands lacs. Ces électeurs viennent de la propulser à la Chambres des représentants, où elle siégera dans les rangs des élus démocrates, succédant ainsi à Keith Ellison, qui avait lui-même été le premier élu noir et musulman au Congrès. Située à la gauche du Parti démocrate, elle prône une éducation gratuite, une réforme du système judiciaire et un accès au logement pour tous. Elle appartient à la nouvelle vague de candidatures musulmanes dont un nombre record a intégré des courses électorales pour combattre l’intolérance religieuse en voie de généralisation.

Ancienne réfugiée somalienne arrivée en terre américaine à l’âge de 15 ans, elle a fui la guerre en Somalie à l’âge de 8 ans et a passé quatre ans dans un camp de réfugiés au Kenya. En 1997, sa famille vient s’installer dans le Minnesota, où vit une importante communauté de la Corne de l’Afrique. Militante de la puissante organisation de défense des droits civiques NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), elle s’oppose à la politique migratoire restrictive du président Donald Trump. Elle n’hésite pas à affirmer ses convictions en prenant la défense des migrants qui, selon elle, «rencontrent trop souvent l’intolérance et la haine» lorsqu’ils arrivent en Amérique ou celle des Amérindiens, qui, souligne-t-elle, «vivent dans des tentes comme des réfugiés sur leurs propres terres».

Bien que défendant le droit des femmes, elle affiche fièrement son port du voile (chose impensable en France, où le voile est le plus souvent considéré par les élites comme un symbole d’aliénation). Elle n’hésite pas non plus à affirmer son identité religieuse, en se présentant entre autres comme une « musulmane fière » sur Twitter. C’est d’ailleurs par un « As-salaam aleikum » accompagné d’un « Al hamdulillah »… que la jeune femme a entamé son discours de victoire face à la foule de ses partisans qui lui a rendu son salut par un « Wa aleikum salaam » .

Tandis que ses yeux se mettaient à briller, elle a déclaré (Cf. vidéo) : « Je me tiens devant vous ce soir en tant que votre députée élue au Congrès, toute une série de premières fois accolée à mon nom. La première femme de couleur à représenter notre État au Congrès. La première femme à porter un hijab. La première réfugiée à être élue au Congrès. Et une des premières musulmanes à être élues au Congrès. »

Cela ne doit pas nous surprendre. Margari Hill, directrice générale de la Collaboration pour la lutte contre le racisme envers les musulmans, soulignait dans les colonnes du Huffpost que « Comme elle, les politiciens chrétiens utilisent souvent un langage religieux pour remercier Dieu, avec des expressions telles que  » louer Dieu  » et  » gloire à Dieu « . Nous ne sourcillons pas lorsque les chrétiens font référence à leur foi dans des discours de victoire, des moments de silence ou des prières ouvertes. » C’est pourquoi, pour elle, les musulmans devraient pouvoir faire de même sans que cela ne cause de problème.

Autant de propos impensables en France. 

Le signal adressé aux musulmans américains est fort et se veut positif. Face un certain discours islamophobe scandé par Donald Trump et ses partisans, l’élection d’Ilhan Omar montre aux citoyens musulmans qu’ils sont aussi des citoyens américains à part entière. « Je suis musulmane et je suis noire (…) et j’ai décidé d’être candidate, parce que je voulais montrer ce qu’est une démocratie représentative », expliquait-elle en septembre dans l’édition américaine du magazine Elle.

C’est ainsi que le journaliste Aymann Ismail du site Slate écrit : « Dans Ilhan Omar, je vois une députée (…) dont la seule présence va rappeler au Congrès que moi aussi, je suis américain, comme tous les autres citoyens musulmans de ce pays. »

lescahiersdelislam

Laisser un commentaire