Des milliers de personnes ont défilé en cortège dans la capitale irakienne autour des cercueils du général iranien Ghassem Soleimani et de son lieutenant en Irak, aux cris de « Mort à l’Amérique ! ».
Samedi 4 janvier, un peu plus de vingt-quatre heures après l’assassinat en Irak du général iranien Ghassem Soleimani par un « tir de précision d’un drone » américain, l’atmosphère est plus que jamais tendue au Moyen-Orient. Les funérailles du puissant militaire et d’Abou Mehdi Al-Mouhandis, l’homme de l’Iran à Bagdad, qui a été tué dans le même raid, ont lieu dans la capitale irakienne.
Ces assassinats font craindre une conflagration régionale. L’Irak, surtout, redoute de devenir un champ de bataille pour ses deux alliés, l’Iran et les Etats-Unis, des ennemis jurés.
Des funérailles officielles à Bagdad
Des dizaines de milliers d’Irakiens ont défilé samedi à Bagdad autour des cercueils de Ghassem Soleimani et d’Abou Mehdi Al-Mouhandis, aux cris de « Mort à l’Amérique ! ». Les participants à ce cortège funéraire ont également crié « Vengeance pour Abou Mehdi Al-Mouhandis ! », chef opérationnel du Hachd Al-Chaabi, coalition de paramilitaires intégrés aux forces de sécurité irakiennes.
Les cercueils ont ensuite été transportés dans des pick-up blancs dans le quartier de Jadriya, bordant l’ultrasécurisée zone verte de Bagdad, escortés par la foule sous une nuée de drapeaux blanc du Hachd et jaune des brigades du Hezbollah, sa faction la plus radicale. Les véhicules – mais pas la foule – sont entrés dans la zone verte, où l’ambassade américaine avait été attaquée mardi par des partisans du Hachd.
Des officiels irakiens ont assisté aux obsèques. Parmi eux, le premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi ; un de ses prédécesseurs et actuel vice-président, Nouri Al-Maliki ; le patron des pro-Iran au Parlement irakien, Hadi Al-Améri ; le chef officiel du Hachd Al-Chaabi, Falah Al-Fayyad.
Les funérailles officielles terminées, les corps ont été acheminés à Kerbala, avant d’être transportés à Nadjaf, deux villes saintes chiites au sud de Bagdad, pour des dernières prières avant l’enterrement d’Al-Mouhandis et le transfert dimanche du corps de Soleimani en Iran. En Iran, Ghassem Soleimani sera enterré mardi dans sa ville natale de Kerman (centre) après trois jours de cérémonies d’hommage.
Le Monde avec AFP et Reuters Publié hier à 00h45, mis à jour à 00h22