mercredi, avril 24, 2024
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PARIS: QUATRE MORTS AU COUTEAU A LA PRÉFECTURE DE POLICE

Quatre agents de la préfecture de police de Paris ont été tués à l’arme blanche et un cinquième grièvement blessé, jeudi 3 octobre, par un agent administratif de la direction du renseignement.

La piste d’un règlement de compte sur fond de conflit hiérarchique restait privilégiée en fin de journée, même si le procureur de Paris n’avait pas totalement écarté la piste terroriste. Il a indiqué qu’une perquisition était en cours à son domicile et que sa femme avait été placée en garde à vue.

C’est une attaque dramatique et inédite qui s’est produite un peu avant 13 heures, jeudi 3 octobre, dans l’enceinte de la préfecture de police de Paris, imposant bâtiment sécurisé au cœur de la capitale

. Selon les dernières informations disponibles, un employé administratif du service informatique de la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP), une des plus sensibles et puissantes, a poignardé mortellement quatre de ses collègues et en a blessé grièvement un cinquième, transporté en urgence absolue à l’hôpital de Percy (Clamart). Parmi les victimes, se trouveraient trois hommes et une femme.

L’agresseur, un agent à la préfecture depuis 2003 âgé de 45 ans, aurait commencé son « parcours meurtrier » dans son bureau au premier étage de la DRPP, selon le ministre de l’intérieur, poignardant d’abord trois de ses collègues, avant d’attaquer deux femmes dans les escaliers, puis d’être neutralisé dans la cour de l’enceinte, côté Seine, par un policier qui a fait usage de son arme de service. Le périmètre autour de la préfecture a été immédiatement bouclé, la station de métro fermée et les personnels confinés, le temps de sécuriser les lieux. La femme de l’assaillant a, elle, été placée en garde à vue.

« On vit le pire actuellement »

Cet homme, qui « n’avait jamais présenté de difficultés comportementales », selon le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, avait le statut de personnel administratif. Alors que certains ont rapidement évoqué la piste terroriste, étant donné le mode opératoire et les premiers éléments de l’enquête – une attaque à l’arme blanche contre des policiers par un employé d’une direction particulièrement sensible –, plusieurs sources ont ensuite privilégié celle d’un règlement de compte personnel sur fond de tensions professionnelles entre cet employé, qui souffrait d’un léger problème de surdité, et sa hiérarchie.

Sa relation conflictuelle avec sa supérieure était, semble-t-il, largement connue à la préfecture. « Personne ne pouvait ignorer dans la maison qu’il avait un conflit avec sa supérieure, c’est un drame terrible, une immense tristesse, explique un policier sur place. Quand on pousse un être humain à bout… On vit le pire actuellement. Ce drame laisse aussi un sentiment de gâchis quand on sait qu’on alerte depuis des mois sur les problèmes de management dans la police. »

Le procureur de Paris, Rémy Heitz, s’est immédiatement rendu dans les locaux de la préfecture. Vers 17 heures, il n’a pas totalement exclu la piste terroriste, précisant que la situation restait en cours d’évaluation et que le parquet national antiterroriste (PNAT), créé cet été et placé sous la direction de Jean-François Ricard, suivait l’enquête de près. Il a indiqué qu’une perquisition était en cours à son domicile et que sa femme avait été placée en garde à vue.

Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, qui a reporté son déplacement en Turquie, le premier ministre, Édouard Philippe, et enfin, le président de la République se sont aussi rapidement déplacés sur les lieux. Emmanuel Macron est venu « pour témoigner son soutien et sa solidarité à l’ensemble des personnels », a expliqué son entourage, assurant que le déplacement prévu à Rodez le soir même était maintenu.

Des questions de sécurité en suspens

La préfecture de police est une puissante machine dotée de plus de 27 000 policiers et de milliers d’agents administratifs, parfois considérée comme un « État dans l’État ». La direction du renseignement, qui surveille autant les terroristes et mouvements radicaux que les groupuscules politiques violents, est connue pour être un service particulièrement performant. Plusieurs policiers ont exprimé leur émotion dans les heures suivant l’attaque, décrivant les larmes et la panique des agents présents sur place.

Cette attaque pose par ailleurs d’importantes questions de sécurité. Comment un tel passage à l’acte a-t-il pu se produire dans une direction aussi sensible que celle du renseignement ? Comment cet homme a-t-il pu faire rentrer un couteau (en céramique selon certaines sources, donc indétectable par les portiques à métaux) et s’attaquer à plusieurs de ses collègues en différents lieux du bâtiment avant d’être finalement tué dans la cour ?

kemebrama@hotmail.com

Source : la croix

 

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