Le Vatican a dévoilé vendredi 24 janvier le message du pape François pour la Journée mondiale des communications sociales, célébrée le jour même.
« L’humanité mérite des récits qui soient à sa hauteur », affirme le pape dans ce message qui dénonce fermement les « tapages et commérages » qui « intoxiquent ».
Chaque année, les journalistes et les communicants (ainsi que les sourds-muets) célèbrent le 24 janvier « leur » saint patron, saint François de Sales. La date a été choisie pour être la Journée des communications sociales. Les papes successifs ont pris l’habitude de publier un message pour cette journée.
« L’homme est un être narrateur », affirme le pape François dans son message pour l’édition 2020 de Journée des communications sociales. « Dès notre plus jeune âge, nous avons faim de récits », poursuit-il dans ce document d’une petite vingtaine de paragraphes, car ceux-ci « nous marquent, façonnent nos convictions et nos comportements, ils peuvent nous aider à comprendre et à dire qui nous sommes », à trouver « motivations héroïques pour faire face aux défis de la vie ».
L’Écriture Sainte, « Récit des récits »
Et pourtant, alors que « nous avons besoin de respirer la vérité des bons récits », écrit le pape, « le mal s’insinue » et « nous devenons avides de tapages et de commérages ; nous consommons tant de violence et de fausseté ». Par ces récits fondés sur une « falsification » aux « niveaux exponentiels », « faussement persuasifs » et « blessant(s) », « on dépouille l’homme de sa dignité », accuse gravement le pape selon qui ces récits « intoxiquent ».
A l’inverse, plaide-t-il, il faut « créer de beaux, de vrais et de bons récits […] qui remettent en lumière la vérité de ce que nous sommes, jusque dans l’héroïsme ignoré de la vie quotidienne ». Et pour cela, le pape invite à prendre appui sur l’Écriture Sainte, « Récit des récits ». La Bible, assure-t-il, est « la grande histoire d’amour entre Dieu et l’humanité » qui « se transmet avant tout en racontant, de génération en génération ».
Toujours laisser de la place à la rédemption
Pour François, « le Dieu de la vie se communique en racontant la vie ». Plus encore, s’enthousiasme-t-il, « dans l’histoire de chaque homme, le Père revisite l’histoire de son Fils descendu sur terre ». Ainsi, « l’humanité mérite des récits qui soient à sa hauteur, à cette hauteur vertigineuse et fascinante ».
Le message, signé de la main du pape, invite donc chacun à « se raconter au Seigneur », afin d’« entrer dans son regard d’amour compatissant ». De même, demande-t-il, il faut « apprendre à laisser de l’espace à la rédemption », et ce « même lorsque nous racontons le mal ». Ce n’est donc pas la « logique du storytelling », que le pape appelle de ses vœux « mais se souvenir de ce que nous sommes aux yeux de Dieu ».
Source : LACROIX