De Pau en France, à Pô au Burkina. Pendant que le président Macron recevait ses homologues sahéliens à Pau, la société civile burkinabè organisait son « sommet des peuples », un contre-sommet dans la ville de Pô, à environ 170 kilomètres au sud de Ouagadougou, non loin de la frontière avec le Ghana. Il y avait cent cinquante participants, dont certains venus de la sous-région. Une initiative pour porter un message aux chefs d’État, concernant la présence des armées étrangères.
L’idée est née d’une boutade au moment des premières polémiques à l’annonce de l’invitation du président français à l’OTAN. « Au lieu de convoquer nos chefs d’État à Pau en France, c’est à Pô, ici au Burkina Faso qu’il devrait se déplacer », ironisaient des activistes sur les réseaux sociaux. D’où cette idée du contre-sommet d’autant que c’est de la ville de Pô, qui abrite le centre d’entrainement des para-commandos, qu’est partie la révolution de Thomas Sankara en 1983. « Il faut remobiliser les peuples africains pour envoyer un message de souveraineté aux dirigeants sahéliens face au chantage de la France », explique Serge Bayala, secrétaire permanent du comité international du Mémorial Sankara.
Par Valérie Gas