La Turquie a annoncé, dimanche 16 août, qu’elle allait prolonger ses recherches de gisements gaziers dans une zone maritime disputée, faisant fi des appels de l’Union européenne à la désescalade. Ankara et Athènes mènent depuis des mois un bras de fer sur l’exploitation des hydrocarbures découverts dans cette zone.
Les navires de forage turcs – et les navires de guerre qui les escortent – ne quitteront pas l’est de la Méditerranée tant qu’un accord diplomatique n’aura pas été trouvé : c’est le message qu’Ankara envoie à la Grèce et à l’Union européenne avec cette nouvelle notice maritime. Elle les informe que le Yavuz, déployé au large de Chypre depuis plusieurs mois, mènera des recherches d’hydrocarbures au sud-ouest de l’île entre le 18 août et le 15 septembre.
Erdogan ne compte pas reculer « devant les menaces et les sanctions »
La Turquie élargit donc sa zone de prospection, alors qu’au moins deux autres de ses navires – l’Oruç Reis et le Barbaros Hayrettin Pasa – sondent aussi en ce moment les fonds marins de la Méditerranée orientale à la recherche de gaz naturel, dans des zones revendiquées par la Grèce.
La dernière notification de la marine turque est assortie d’une mise en garde – « Nous déconseillons fermement de se rendre dans la zone de recherche » – qui ravive les craintes que cette démonstration de force ne dégénère en accrochage gréco-turc. La veille, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait appelé au dialogue, tout en prévenant que son pays ne reculerait pas « devant les menaces et les sanctions ». Des sanctions que l’Union européenne pourrait bientôt imposer à la Turquie si elle poursuit ces forages jugés « illégaux ».