Au Kenya, une députée a été expulsée du Parlement pour avoir emmené son nouveau-né à la Chambre des représentants. Le président lui a ordonné de quitter les lieux, provoquant une vague de contestation dans l’hémicycle. Certains députés criaient, d’autres se bousculaient. La séance a du être suspendue. Depuis, l’affaire fait grand bruit dans le pays et rouvre le débat de la place des femmes en politique.
Zuleika Hassan, entourée de députées femmes mais aussi de quelques hommes, sur le parvis du Parlement après avoir été chassée avec son bébé. Les images sont largement partagées et commentées sur les réseaux sociaux. Il y a ceux qui soutiennent la députée, d’autres qui dénoncent une volonté de faire le buzz. Certains médias parlent de « baby drama ».
Zuleika Hassan s’explique : « s’il y avait eu une crèche dans le bâtiment, j’aurais pu y déposer mon bébé. J’ai préféré l’emmener avec moi plutôt que de ne pas venir travailler. »
L’incident est en tout cas l’occasion de rappeler cette réglementation adoptée en 2013 déjà par le Parlement kényan : la mise en place de salles familiales pour encourager les femmes à s’engager en politique. Six ans plus tard, rien n’est fait.
Faire de la politique au Kenya est encore largement une histoire d’hommes. Aujourd’hui, seuls 16% des élus sont des femmes. Le pays fait figure de mauvais élève en la matière sur le continent. Au-delà de la place des femmes en politique, beaucoup s’emparent du scandale pour revendiquer le droit d’allaiter en public en cette semaine mondiale de l’allaitement.
RFI