La convention démocrate qui doit faire de Joe Biden le candidat à l’élection présidentielle du 3 novembre aux Etats-Unis s’ouvre ce lundi pour quatre jours dans un format inédit sur fond d’épidémie de COVID-19, avec une démonstration d’unité d’une large coalition qui compte battre le président sortant Donald Trump.
La crise sanitaire en cours a contraint les démocrates à renoncer au rassemblement initialement prévu à Milwaukee (Wisconsin) et à le remplacer par une série de discours et d’événements en visioconférence de deux heures diffusés en début de soirée.
Parmi les orateurs annoncés ce lundi figurent notamment Bernie Sanders, sénateur indépendant du Vermont et ancien adversaire de Joe Biden dans la course à l’investiture démocrate, l’ex-Première Dame Michelle Obama ou encore le Républicain John Kasich, ancien gouverneur de l’Ohio qui avait brigué l’investiture républicaine contre Donald Trump en 2016.
Le Parti démocrate espère que cette parade d’ouverture soulignera l’unité de la coalition anti-Trump, après la convention de 2016 marquée par les rancoeurs persistantes entre Bernie Sanders et Hillary Clinton, qui avaient contribué à la défaite de la candidate investie.
La jeune élue new-yorkaise Alexandria Ocasio-Cortez, l’une des principales voix de l’aile la plus progressiste du Parti démocrate, doit également faire un discours lors de la convention.
Les organisateurs ont par ailleurs annoncé dimanche que 17 jeunes politiciens considérés comme des étoiles montantes du Parti, participeraient au traditionnel discours d’ouverture, espérant ainsi apaiser la grogne de certains jeunes militants progressistes latino-amériains, qui estimaient que leur temps de parole avait été trop limité par la réduction du nombre d’orateurs pour cette convention « virtuelle ».
Joe Biden, vice-président de Barack Obama, doit être formellement investi mardi en tant que candidat démocrate qui affrontera le président sortant en novembre et il doit prononcer le discours de clôture de la convention jeudi.
Sa colistière Kamala Harris, sénatrice de Californie et première femme noire à figurer sur un « ticket » présidentiel, prononcera quant à elle un discours mercredi après avoir été formellement investie.
CONTRE-FEU DE DONALD TRUMP
La première soirée de la convention démocrate sera également l’occasion de présenter des portraits d’Américains confrontés aux répercussions de la pandémie de COVID-19, notamment économiques, ou oeuvrant à lutter contre la discrimination raciale sur fond de manifestations contre les violences policières, ont déclaré les organisateurs de la convention.
« Cette convention est l’occasion de mettre l’accent, face à un large public, sur les échecs de l’administration Trump dont pâtissent les Américains », a expliqué Ed Rendell, ancien gouverneur de Pennsylvanie et ami de longue date de Joe Biden.
« Elle détaillera également les projets de fond de Joe (Biden) pour améliorer le pays. »
En l’absence des foules de partisans qui animent traditionnellement ces conventions, les organisateurs sont confrontés au défi de donner de l’élan à la campagne et de développer l’enthousiasme autour du candidat démocrate.
Mais pour Erik Smith, stratège démocrate qui a assuré la direction artistique des trois dernières conventions du parti, ce programme aménagé pourrait permettre aux électeurs moins impliqués d’apprendre davantage sur Joe Biden sur le plan personnel.
Joe Biden devance Donald Trump dans les sondages nationaux effectués à l’approche des conventions des deux partis.
L’actuel locataire de la Maison blanche sera formellement investi pour être candidat à un second mandat lors de la convention du Parti républicain la semaine prochaine, dont l’organisation a également été bouleversée par la crise sanitaire.
Donald Trump, désireux de ne pas laisser le champ libre à son adversaire, prévoit ces prochains jours des visites de campagne dans quatre Etats susceptibles d’être cruciaux dans la bataille pour la Maison blanche.
Il doit se rendre lundi dans le Minnesota et le Wisconsin, mardi dans l’Arizona et jeudi à Scranton, ville natale de Joe Biden, en Pennsylvanie.