Le gouvernement sud-africain va prendre le contrôle d’une province où des cas de corruption présumée ont déclenché de violentes manifestations et forcé le président à écourter une visite à l’étranger, a annoncé dimanche le Parlement.
Des affrontements ont opposé la semaine dernière manifestants et forces de l’ordre dans la ville de Mahikeng, chef-lieu de la province sud-africaine du Nord-Ouest, obligeant le président Cyril Ramaphosa à écourter sa participation à un sommet du Commonwealth à Londres.
Des manifestations avaient éclaté dans cette province pour protester contre le manque de services publics et dénoncer la corruption. Les protestataires exigeaient la démission du Premier ministre de la province, Supra Mahumapelo, un allié de l’ancien président Jacob Zuma contraint de démissionner en février sur fond de scandales.
M. Mahumalepo, qui a affirmé qu’une conspiration avait été orchestrée contre lui pour le pousser à la démission, a nommé un de ses anciens proches alliés pour exercer ses fonctions.
Des flambées de violence quasi quotidiennes
Dimanche, le Parlement a annoncé que le président Ramaphosa – qui a fait de la lutte contre la corruption une de ses priorités – avait notifié sa décision de prendre le contrôle de l’administration de la province du Nord-Ouest pour répondre « aux défis » auxquels il doit faire face.
Les brusques flambées de violence urbaine, désignées sous le nom d’ »émeutes pour l’amélioration des services publics », sont quasi quotidiennes en Afrique du Sud.
Près d’un quart de siècle après la fin officielle du régime d’apartheid, la société sud-africaine reste extrêmement inégalitaire. Dans de nombreux quartiers, l’accès à l’eau et l’électricité restent rares, et les logements précaires. Le pays se débat avec un taux de chômage record de près de 28% .