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AU JAPON, L’EX GOUROU DE LA SECTE AUM EXECUTE

Shoko Asahara, l’ex-gourou de la secte Aum Vérité Suprême, a été exécuté par pendaison, vendredi 6 juillet. Son organisation était à l’origine de l’attaque au gaz sarin du métro de Tokyo en 1995, qui avait fait 13 morts et 6 300 blessés

Il était le visage de la secte Aum Vérité Suprême et l’instigateur de l’attaque au gaz sarin du métro de Tokyo en 1995. Plus de 23 ans après les faits, l’ex-gourou Shoko Asahara, Chizuo Matsu Matsumoto de son vrai nom, a été exécuté par pendaison, vendredi 6 juillet. Six autres membres ont également été exécutés et six autres encore attendent toujours dans le couloir de la mort.

La sentence 23 ans après les faits

C’est la première fois que sont exécutés des ex-membres de la secte Aum Vérité Suprême. Ces derniers mois, des rumeurs circulaient sur leur probable exécution car certains d’entre eux avaient été déplacés. La première peine capitale avait été prononcée en septembre 1999. Ce n’est que trois mois plus tard, en décembre, que la secte avait officiellement reconnu sa responsabilité dans l’attentat au gaz sarin contre le métro de Tokyo. L’attaque avait tué 13 personnes et intoxiqué 6 300 autres.

Shoko Asahara avait vu, quant à lui, sa sentence confirmée en 2006 et attendait depuis 12 ans son exécution. Même si la loi japonaise précise que les condamnés à la peine capitale doivent être exécutés dans les six mois suivant la confirmation de leur sentence, dans la pratique ils restent en prison pendant des années.

Au total, la justice japonaise a tenu la secte Aum responsable du décès de 29 personnes et de 6 500 blessés. Quelque 190 autres membres de la secte ont été condamnés à diverses sentences.

De la secte Aum à l’organisation Aleph

La secte Aum Vérité Suprême avait été fondée en 1984 par Shoko Asahara, maître de yoga à moitié aveugle. Cette secte, adepte d’une doctrine mêlant le bouddhisme, l’hindouisme et des théories apocalyptiques, a attiré jusqu’à 10 000 fidèles.

À la fin de l’année 1995, la secte perd son statut officiel. Quatre ans plus tard seulement, elle se rebaptise Aleph, comme la première lettre de l’alphabet hébreu. Ses membres veulent alors rompre avec ce passé violent et s’engagent alors par écrit à respecter la loi.

Désormais, même si les activités de l’organisation restent difficiles à déterminer, elle dispose d’une existence légale au Japon. Elle compterait environ 1 600 membres et disposerait de 28 établissements à son nom à travers tout le pays. Elle cherche aussi à jouer la carte de la transparence avec les autorités nippones et a ainsi interdit les réunions à huis clos interdites et la présence d’un gourou.

Les responsables ont aussi reconnu une certaine responsabilité du fondateur dans les actes qui lui sont imputés, mais l’organisation le conservait jusqu’à présent comme maître spirituel.

Malgré cette tentative de pénitence, l’organisation Aleph reste étroitement surveillée par la police. Les forces de sécurités nippones ont en effet arrêté le dernier membre recherché de la secte Aum en juin 2012, Katsuya Takashi. Preuve que le Japon n’en a pas fini avec cette secte, traumatisme de milliers de Japonais.

LA CROIX

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