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G20 : QUELS SONT LES ENJEUX DU SOMMET DE BALI ?

Le sommet du G20 sous la gouvernance de l’Indonésie, pays-hôte, se tient les 15 et 16 novembre à Bali. Les vingt premières puissances économiques mondiales ont de nombreux sujets à aborder, et les tensions internationales ainsi que la guerre en Ukraine pourraient mettre à mal l’entente espérée.. Que peut-on attendre de ce G20 ?

Depuis le mois de février 2022, les autorités indonésiennes préparent le G20 de novembre à Bali en ciblant plusieurs axes prioritaires comme la santé ou encore la transition énergétique. Mais la guerre en Ukraine, et les risques de crise alimentaire se sont invités dans les discussions, provoquant de profonds désaccords lors des rencontres en amont du G20.

CLIMAT : ACCELERER UNE TRANSITION ENERGETIQUE « EQUITABLE » ?

Une réunion des ministres de l’Energie du G20 s’est achevée vendredi 11 novembre, sans communiqué conjoint à cause de « désaccords » mais avec un engagement des grandes économies pour accélérer une transition énergétique « équitable », selon l’Indonésie qui préside le groupe cette année. L’Indonésie qui a pourtant appelé à agir contre le réchauffement climatique, au risque sinon de faire basculer la planète en « territoire inconnu ».

L’Indonésie a finalement proposé aux pays membres le « Bali Compact », document non contraignant et détaillant les mesures nécessaires pour parvenir à un objectif de zéro émission. Le ministre de l’Energie indonésien, Arifin Tasrif, confirme l’approbation du document par tous les membres du groupe.

« Les ministres de l’Energie du G20 ont envoyé un signal fort au marché pour que les acteurs politiques prennent des mesures pour renforcer un environnement favorable aux investissements (…) et permettre une transition énergétique propre, durable, équitable, et inclusive, notamment pour les pays en développement », a indiqué le ministre au cours d’une conférence de presse en ligne.

Les principes du document « Bali Compact » visent à mettre en place les conditions nécessaires pour stimuler les investissements dans les énergies non carbone, indique le ministre.

Néanmoins, pas d’accord sur un communiqué formel pendant cette réunion à Bali, le groupe étant traversé de profonds « désaccords ».  Les participants « n’ont pas pu rédiger de communiqué commun », après que les pays qui sanctionnent Moscou ont commencé leurs interventions en condamnant « les exactions russes », a expliqué une source proche de la réunion. « La raison qui a dès le début tué le communiqué, c’est la présence de la Russie aujourd’hui », a détaillé cette source.

CRISE ALIMENTAIRE : PAS DE COMPROMIS EN VUE

En juillet dernier, les ministres des Finances des pays du G20 se sont réunis pour trouver un accord à proposer lors de ce sommet. Pendant deux jours les grandes économies mondiales ont échangé sur la lutte contre l’inflation, les réponses aux risques de crise alimentaire, la restructuration de la dette des pays en difficulté.

Malheureusement, ils n’ont pas réussi à trouver de compromis, notamment concernant l’urgence alimentaire causée par la guerre en Ukraine, point noir des négociations. En total désaccord, les ministres n’ont pas pu signer d’accord commun. Pire, pour certains pays comme les Etats-Unis, Moscou porte la responsabilité totale des crises que traverse l’économie mondiale en ce moment. Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor était même allée jusqu’à accuser Vladimir Poutine d' »utiliser la nourriture comme une arme de guerre ».

L’insécurité alimentaire et le conflit en Ukraine étant au cœur de divergences majeures parmi les pays membres, l’Indonésie n’a pu que publier de manière indépendante un simple résumé des échanges de cette rencontre, sans qu’aucune perspective concrète ou d’actions ne soit mise en eouvre pour lutter contre l’inflation globale.

Le 13 octobre dernier, à un mois du sommet, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a appelé le G20 à changer de cap pour reprendre en main l’économie mondiale. Dans un communiqué adressé aux ministres des Finances, il s’exprimait : «Aujourd’hui, le G20 est à la croisée des chemins : il peut maintenir le statu quo ou prendre un nouveau cap afin de piloter une reprise économique mondiale pour tous. Je pense qu’un nouveau cap est le bon choix ».

SANTE : FAIRE FACE AUX FUTURES PANDEMIES

Fin octobre, c’était au tour des ministres de la Santé de ces 20 puissances économiques de se réunir à Bali pour décider d’une architecture sanitaire mondiale alors que la pandémie de Covid-19 est toujours là. Les 27 et 28 octobre dernier, les ministres ont finalement réussi à se mettre d’accord sur 6 actions majeures pour renforcer l’action sanitaire mondiale. Elles seront soumises à examen lors du sommet du G20, la semaine prochaine.

En amont de ce sommet tant attendu, les grandes économies du G20 ont d’ores et déjà annoncé ce dimanche 13 novembre le lancement d’un fonds d’1,4 milliard de dollars pour mieux se préparer face à de futures pandémies. L’Indonésie, pays hôte, juge quant à elle cette somme insuffisante, estimant qu’il faudrait près de 31 milliards de dollars pour cela.

Le fonds sera utilisé pour tenter de réparer les systèmes de santé et combler les déficits budgétaires sur les cinq années suivantes, causés par la pandémie de Covid-19.

Nadia BouchenniAFP

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