lundi, octobre 14, 2024
Accueil > Actualités > TERRORISME : QUI EST ALI MAYCHOU, LE CHEF DJIHADISTE TUE PAR LES FORCES FRANÇAISES AU MALI ?

TERRORISME : QUI EST ALI MAYCHOU, LE CHEF DJIHADISTE TUE PAR LES FORCES FRANÇAISES AU MALI ?

Le djihadiste Ali Maychou, considéré comme l’un des piliers du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une organisation djihadiste reliée à Al-Qaida, a été tué par les forces françaises au Mali début octobre, a annoncé la ministre française des Armées, Florence Parly, le mardi 05 novembre 2019 en ces termes : « le djihadiste marocain Abou Abderahman al Maghrebi, alias Ali Maychou, a été tué dans la nuit du 8 au 9 octobre par les forces françaises au Mali en coordination avec les forces maliennes et un soutien américain. Il s’agit de la neutralisation d’un personnage très influent .Ce Marocain était  le deuxième terroriste le plus recherché au Sahel – y compris par les Américains »,

Le numéro deux et leader religieux du GSIM

Selon toujours les déclarations de la ministre des armées, l’homme était  considéré comme le numéro deux et leader religieux du Groupe de soutien à l’islam et aux Musulmans (GSIM), une organisation djihadiste reliée à Al-Qaida. Il avait rejoint Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) en 2012.

Malgré ce succès, la ministre a tout de même précisé que: « Il est très important de désorganiser ces mouvements en profondeur car ces neutralisations ne signifient pas que ces mouvements s’autodétruisent en parallèle. Ce que nous venons de faire n’est qu’un élément  de la tâche à accomplir pour sécuriser les pays du Sahel »

Pour elle, il faut continuer ce travail de contre-terrorisme en mentionnant l’importance d’accompagner les forces armées locales pour qu’elles gagnent en autonomie.

Sur la liste noire des terroristes mondiaux

Ali Maychou, tantôt appelé « Abou Abderrahmane Es-Sanhadji » ou « Abou Abderrahmane Al Maghrebi », est né le 25 mai 1983 à Taza au Maroc, selon le département d’Etat américain, qui l’a placé sur la liste noire des terroristes mondiaux en 2017. En 2012, ce Marocain de 36 ans rejoint Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), avant d’en devenir le leader spirituel.

Membre fondateur du JNIM

Selon les informations de RFI, l’homme a ensuite été imam en Libye de 2014 à 2015, avant de partir pour le Sahel. En 2017, Ali Maychou participe, avec le Touareg malien Iyad ag Ghali, à la fondation du groupe Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin (JNIM) (ou GSIM pour « Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans » en français), une alliance de plusieurs mouvements islamistes armés du Sahel. Iyad ag Ghali a prêté allégeance au chef d’Al-Qaida, l’Egyptien Ayman al-Zawahiri, le successeur de Ben Laden.

« Un rôle de premier plan »

« Il a été un des chefs principaux de Al-Qaida au Sahel et le numéro deux du groupe Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin », explique Abdelasiem El Difraoui, politologue et expert de la propagande djihadiste à 20 Minutes, ajoutant : « C’est quelqu’un qui avait un grand réseau et qui possédait beaucoup de contacts parmi les différents groupes islamistes, au-delà des contacts de sa propre organisation ».

Cerveau de l’expansion d’Al-Qaida au Sahel, Ali Maychou a été l’un des artisans de l’unification des katibas du sud, c’est-à-dire des groupuscules islamistes, au sein du JNIM. Selon le Département d’Etat américain, Ali Maychou, qui était l’un des plus proches fidèles d’Iyad ag Ghali, a « occupé un rôle de premier plan au sein du JNIM depuis sa création en 2017 ». Les autorités américaines estiment qu’il était l’un des cadis de l’organisation, c’est-à-dire, un juge musulman. Selon Abdelasiem El Difraoui, le Marocain « était dans le radar des renseignements français depuis au moins deux ou trois ans, si ce n’est plus ».

Le JNIM est « capable de nouer des alliances locales, avec des tribus, des clans »

« Le groupe Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin, ce sont des gens qui sont capables de nouer des alliances locales, avec des tribus, des clans. C’est pour ça que l’élimination de ces chefs, comme Ali Maychou, est très importante », explique Abdelasiem El Difraoui. « Il y a beaucoup de jeunes qui sont séduits par ces organisations islamistes. Mais ils ne sont pas capables de créer ce genre d’alliance dans une zone géographique aussi vaste que le Sahel », poursuit le politologue.

En février dernier, les forces françaises avaient déjà tué l’Algérien Djamel Okacha, alias Yahya Abou El Hamame​, l’ancien numéro deux du groupe JNIM. L’émir du groupe, Iyad Ag Ghaly, a déclaré publiquement que le principal ennemi de la Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin est « la France, qui a été l’ennemi historique des musulmans dans cette partie du monde ».

kemebrama@hotmail.com

Source : AFP ET RFI

 

Laisser un commentaire