Au cours du sommet de l’Organisation de la communauté islamique (OCI) doublée de celle du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et de la ligue arabe du 30 au 31 mai 2019 à la Mecque, l’Iran a été accusé d’acte de sabotage contre des navires saoudiens
De quoi est-il question effectivement ?
A travers cet article, nous allons essayer d’apporter la lumière sur cet évènement qui ne cesse de défrayer la chronique
L’incident a eu lieu en pleine escalade entre l’Iran et les Etats-Unis, à la sortie du détroit d’Ormuz où circule 20 % de la consommation mondiale de pétrole. Aucun pays n’a donné le moindre détail sur ces attaques.
Des responsables du port de Foujeyra photographient, lundi 13 mai, le « Andrea Victory », l’un des quatre navires endommagés lors d’« un acte de sabotage » la veille.
L’annonce par les Emirats arabes unis (EAU), dimanche 12 mai, en pleine escalade diplomatique entre l’Iran et les Etats-Unis, que quatre navires, dont trois pétroliers, avaient été la cible d’« actes de sabotage » à l’entrée du golfe Arabo-Persique, a provoqué une subite montée des tensions dans cette région.
Selon le communiqué diffusé par le Ministère des Affaires Etrangères émirati, les attaques, sur lesquelles on dispose de très peu d’informations pour l’instant, se sont produites au large du port de Foujeyra. Cet émirat, qui est l’une des sept principautés formant les EAU, est situé à la sortie du détroit d’Ormuz, c’est-à-dire hors du Golfe, en eaux libres ouvrant sur la mer d’Oman.
Les quatre bateaux concernés sont deux tankers saoudiens, Al-Marzoqah et Amjad, qui appartiennent à la compagnie Bahri, le transporteur maritime du Royaume, un navire enregistré en Norvège, le Andrea Victory, transportant lui aussi des produits pétroliers et une barge battant pavillon émirati, l’A. Michel. Les sabotages supposés n’ont causé ni victime ni déversement d’hydrocarbures en mer.
« Un acte criminel »
Les Emirats et l’Arabie saoudite, qui partagent l’hostilité de l’administration américaine à l’égard de Téhéran, n’ont fourni aucun détail sur la nature des attaques alléguées et se sont abstenus de désigner un responsable. Riyad a condamné un « acte criminel », ayant « une incidence néfaste sur la paix et la sécurité régionale et internationale ». Abou Dhabi a appelé la communauté internationale à « empêcher que de telles actions soient commises par des parties cherchant à porter atteinte à la sécurité de la navigation ».
Le seul élément tangible disponible lundi soir consistait en quelques images de l’arrière du Andrea Victory, montrant une entaille dans la coque, au niveau de la ligne de flottaison. La compagnie Thome, qui a affrété ce navire, a déclaré qu’il avait été « touché par un objet indéterminé ». Le ministre d’Etat émirati des affaires étrangères, Anouar Gargash, a promis une « enquête professionnelle », tout en soulignant qu’Abou Dhabi avait déjà « sa propre lecture et ses propres conclusions ».
L’Iran, qui menace régulièrement de fermer le détroit d’Ormuz en cas de confrontation avec les Etats-Unis, a déploré lui aussi ces développements. Abbas Moussavi, porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères, a parlé d’incidents « alarmants et regrettables », tout en mettant en garde contre « l’aventurisme [d’acteurs] étrangers » – une allusion aux pressions croissantes de l’administration américaine sur la République islamique.
Un cinquième de la consommation de pétrole mondiale passe à travers le détroit d’Ormuz. Une des perturbations majeures de ce commerce maritime remonte à la guerre Iran-Irak (1980-1988). Plus de 500 navires avaient été alors détruits ou endommagés, mais le trafic pétrolier s’était cependant poursuivi, malgré le conflit.
Par benjamin Barthe publie le 14 mai 2019 à 11h14 – mis à jour le 16 juin 2019 à 16 h 50 par kemebrama@hotmail.com