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AFGHANISTAN : VISITE SURPRISE DE DONALD TRUMP AUX SOLDATS AMÉRICAINS

Le président des États-Unis, Donald Trump, est arrivé en Afghanistan le jeudi 28 novembre 2019 vers 20 h 30 heure locale, en vue d’y passer la fête de Thanksgiving avec ses soldats stationnés à Bagram à 80 kilomètres au Nord de Kaboul  la capitale afghane.

Au cours de cette visite nocturne surprise sur une des bases américaines en Afghanistan, il a annoncé que les négociations avec les talibans, interrompues en septembre, avaient repris.

Voyage secret

Le voyage-éclair de M. Trump, son premier dans le pays, avait été gardé secret pour des raisons de sécurité. Il a eu lieu à l’occasion de la fête de Thanksgiving.

Le chef de l’exécutif américain était parti mercredi soir 27 novembre 2019 dans le plus grand secret de son club de Mar-a-Lago en Floride, via la base d’Andrews près de Washington. Il est arrivé à Bagram jeudi vers 20 h 30 heure locale, et la nouvelle du voyage n’a été rendue publique que juste avant qu’il ne redécolle, peu après minuit.

Un photographe de l’AFP a voyagé avec lui, mais n’a pas eu le droit de communiquer avant l’arrivée, comme les 12 autres journalistes participant au voyage, dont les appareils de communication avaient été confisqués. Ils n’ont appris leur destination que deux heures avant l’atterrissage de l’avion présidentiel, toutes lumières éteintes.

Le président afghan prévenu quelques heures avant l’atterrissage

Le président afghan Ashraf Ghani, n’avait été prévenu que quelques heures avant l’atterrissage du  président américain, selon la Maison-Blanche.

Par ailleurs, dans ses déplacements sur la base, Donald Trump était protégé de près par des soldats lourdement armés, casqués et équipés de jumelles de vision nocturne.

Le commandant en chef des armées américaines a posé pour des photos avec ses soldats pour ce qui est la plus grande fête traditionnelle aux États-Unis, et servi de la dinde, avant de s’adresser à environ 1500 d’entre eux dans un grand hangar.

« Nous avons voyagé 8331 miles (13 407 km) pour être là ce soir pour une seule raison : vous dire en personne que ce Thanksgiving est un Thanksgiving spécial. Tout va très bien, notre pays est plus fort économiquement qu’il ne l’a jamais été », a-t-il déclaré, ovationné par les militaires.

« Les talibans veulent un accord, et nous les rencontrons. Nous leur disons qu’il faut un cessez-le-feu, ils ne voulaient pas de cessez-le-feu, et maintenant ils veulent un cessez-le-feu. Je pense que ça va sûrement marcher comme ça   . »

« Nous resterons tant que nous n’aurons pas d’accord ou jusqu’à ce qu’on ait une victoire totale, et ils veulent vraiment trouver un accord », a ajouté Donald Trump.

Volonté de réduire  le nombre de soldats américains en Afghanistan

Dans l’adresse aux Soldats américains, Il a confirmé qu’après avoir rencontré le président afghan qu’il voudrait  réduire le nombre de soldats américains sur place à 8600, contre entre 13 000 et 14 000 aujourd’hui. « Nous pouvons aller encore beaucoup plus loin que ça », a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

De son côté Ashraf Ghani le président Afghan  après le départ de son homologue a tweeté « les deux côtés ont souligné que si les Talibans étaient sincères dans leur volonté d’obtenir un accord de paix, ils devaient accepter un cessez-le-feu Nous avons aussi insisté que pour que la paix soit durable, les refuges terroristes hors d’Afghanistan devaient être démantelés ».

Il est à  noter que Le 7 septembre dernier, Donald Trump avait, à la surprise générale, mis fin aux discussions engagées depuis un an avec les talibans, qui semblaient pourtant sur le point d’aboutir à un accord historique après dix-huit ans de conflit en Afghanistan.

Il avait justifié cette volte-face spectaculaire par la mort d’un soldat américain et de onze autres personnes dans un attentat taliban deux jours avant à Kaboul.

« Nous étions proches du but et nous avons renoncé. Nous n’avons pas voulu le faire à cause de ce qu’ils avaient fait », a expliqué M. Trump lors de sa rencontre avec le président afghan, en faisant référence à la mort du soldat américain. « Depuis, nous les avons frappés si fort, ils n’ont jamais été frappés aussi fort », a-t-il ajouté.

Le négociateur américain, Zalmay Khalilzad, n’avait dévoilé que peu de détails sur « l’accord de principe » qu’il affirmait avoir conclu avec les Talibans.

Trouver une solution politique au problème

Il devait permettre un retrait progressif des soldats américains d’Afghanistan, en échange de garanties de sécurité, d’une « réduction de la violence » et de l’ouverture de négociations directes entre les talibans et le gouvernement de Kaboul.

Depuis, la semaine dernière, les talibans ont libéré deux otages américain et australien, professeurs à l’université américaine de Kaboul, en échange de la libération par les Afghans de trois prisonniers talibans de haut rang.

Dans ce discours aux soldats, il a également dit que la guerre d’Afghanistan ne se « décider (ait) pas sur le champ de bataille ».

« À la fin il faudra une solution politique », a-t-il dit, « qui sera décidée par les habitants de la région ».

Olivier Douliery, Agence France-Presse, Publié le 28 novembre 2019 à 14h08 Mis à jour à 16h12

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