Mardi dernier, à Aachen, sur le parvis de la somptueuse mosquée Yunus Emere, régnait l’effervescence des grands jours, alors qu’une foule hétéroclite et plus unie que jamais se pressait pour assister à une cérémonie en grande pompe.
Aux abords de ce phare de l’islam d’une blancheur éclatante, érigé et géré par l’Union islamo-turque pour les Affaires religieuses (DITIB), le dévoilement d’une plaque de rue a suscité un engouement comme rarement, et ce, pour la plus grande satisfaction de celui qui l’a rendu possible : Marcel Philipp, le maire chrétien-démocrate de cette localité située dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Devant ses administrés venus en nombre pour célébrer les nobles valeurs de tolérance et d’unité, le premier magistrat de la cité, entouré du Consul général de Turquie à Cologne, Ceyhun Erciyes, du secrétaire général de la DITIB, Abdurrahman Atasoy, du président de l’association des mosquées, Abdurrahman Kol, du chef de la police, Dirk Weinspach, ainsi que de plusieurs notabilités locales et régionales, a eu l’honneur de renommer une place « Moscheeplatz » (la Place de la Mosquée).
« En tant que maire, je suis très heureux d’avoir œuvré à l’inauguration d’une plaque de rue qui reconnaît l’islam comme faisant partie intégrante du paysage religieux en Allemagne. Je tiens à exprimer ma gratitude à toutes les personnes qui ont soutenu ce projet car, comme chacun sait, renommer des rues ou des places n’est pas un processus facile dans notre pays », a déclaré Marcel Philipp, sous l’ovation générale.
Saluant la décision forte, rassembleuse et hautement symbolique du maire d’Aachen, Ceyhun Erciyes, le Consul général de Turquie à Cologne, s’est félicité qu’elle s’élève au-dessus de « la peur et de la haine anti-musulmans » pour faire entendre une autre clameur populaire.
Une clameur, plus joyeuse que furieuse, qui est montée dans le ciel d’Aachen au cours de ce mardi placé sous le signe de la coexistence harmonieuse, appelant à l’unisson à « la solidarité et à la fraternité ».
Oumma