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ATHLETISME: L’IAAF DEVOILE SES NOUVELLES REGLES SUR L’INTERSEXUALITE

La Fédération internationale d’athlétisme a dévoilé de nouvelles règles sur l’intersexualité, ce 26 avril 2018. Les athlètes qui présentent un taux de testostérone nettement plus élevé que la moyenne des femmes devront prendre un traitement pour être autorisées à participer aux épreuves internationales sur les distances allant du 400 mètres au « mile ». Cette décision marque un nouveau tournant dans la polémique née en 2009, suite au titre de championne du monde du 800 mètres de la Sud-Africaine Caster Semenya.

C’est un débat sensible et complexe qui dure depuis près de dix ans dans le monde de l’athlétisme : une femme hyper-androgène– dont le taux de certaines hormones comme la testostérone est nettement supérieur à la moyenne – bénéficie-t-elle d’un avantage décisif sur ses concurrentes ?

La Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) a une encore fois répondu « oui », ce 26 avril 2018, à travers un règlement qui entrera en vigueur le 1er novembre 2018 : « Un large consensus existe parmi les médecins et les scientifiques sur le fait que […] ces niveaux très élevés de testostérone naturelle peuvent augmenter la masse et la force musculaires de ces personnes, ainsi que leur taux d’hémoglobine circulante, et augmenter ainsi de manière significative leur potentiel sportif. »

L’IAAF défend au passage sa position dans un long communiqué : « Ce règlement a pour seul objectif de garantir l’équité des compétitions dans la catégorie féminine, pour le bénéfice de l’ensemble des athlètes féminines. Il ne s’agit en aucun cas de porter un jugement ou de remettre en question le sexe ou l’identité de genre d’un athlète. Au contraire, l’IAAF considère qu’il est essentiel de respecter et de préserver la dignité et la vie privée des athlètes présentant des différences du développement sexuel (DSD). »

Les spécialistes du demi-fond particulièrement concernées

Brandissant plusieurs études, l’IAAF affirme que les athlètes présentant certains DSD sont surtout avantagées lors des courses allant du 400 mètres (sprint) aux courses de demi-fond comme le 800 mètres, le 1 500 mètres ou le mile (1 609 mètres).

L’hyper-androgénie ne confèrerait pas aussi clairement un avantage décisif en sprint (100 et 200 mètres), en courses de fond (5 000m, 10 000m, semi-marathon, marathon, etc.) ou lors de différents concours (sauts, lancers, etc.).

« Si des données ultérieures ou de nouvelles connaissances scientifiques montrent qu’il y a de bonnes raisons d’augmenter ou de réduire le nombre d’épreuves visées par le Règlement, une révision sera proposée », prévient toutefois l’IAAF.

Forcées à prendre un traitement

A partir du 1er novembre, les athlètes ayant certaines DSD devront donc prendre durablement un traitement (« par exemple en utilisant des contraceptifs hormonaux ») si elles veulent disputer les compétitions internationales de l’IAAF. Celles qui s’y refusent devront soit se contenter des compétitions nationales, soit changer de disciplines et se mettre ainsi au sprint ou au fond.

« Aucune autre mesure n’est requise, assure l’IAAF. En particulier, aucune modification anatomique chirurgicale n’est requise qu’elles que soient les circonstances ». La Fédération internationale ajoute : « Toute personne qui viole la confidentialité, harcèle ou stigmatise une athlète, ou porte atteinte à sa dignité ou à sa vie privée, fera l’objet d’une sanction disciplinaire en vertu du Code de Conduite d’Intégrité de l’IAAF. »

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