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CÔTE D’IVOIRE : APPEL ’’AU CALME ET A LA RETENUE’’ AU DERNIER JOUR DE CAMPAGNE

Les candidats à la présidentielle ivoirienne tiennent officiellement leurs derniers meeting de campagne ce jeudi avant le scrutin de samedi sous l’œil des observateurs de l’Union africaine (UA) et de la Cedeao, entre autres et les appels de la CPI ’’au calme et à la retenue’’.

 

Quatre candidats sont en lice pour cette élection: le président sortant, Alassane Dramane Ouattara, candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la paix et la démocratie (RHDP), Pascal Affi Nguessan du Front populaire ivoirien (FPI), l’ancien président de la République Henri Konan Bédié du PDCI-RDA et l’Indépendant Kouadio Konan Bertin dit KKB.
En réalité, la campagne électorale comme moment d’offre programmatique est beaucoup plus menée par deux candidats, le président sortant et l’indépendant Kouadio Konan Bertin, les deux autres étant dans une logique de ‘’désobéissance civile’’ pour contester la candidature de Alassane Dramane Ouattara.
Kouadio Konan Bertin dit KKB promet la paix durable, un plan d’urgence de relance économique, la création d’un environnement des affaires plus favorables, une politique d’industrialisation, l’adéquation de la formation-emploi, la lutte contre la corruption et les inégalités sociales.
Pour son dernier jour de campagne, férié pour cause de Mawlid, la machine électorale du candidat sortant, Alassane Dramane Ouattara, candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la paix et la démocratie (RHDP), va se déployer pour une parade et un meeting à Abobo, une commune d’Abidjan.
Candidat à un troisième mandat, Alassane Dramane Ouattara propose ‘’une Côte d’Ivoire plus solidaire’’ reposant sur 5 piliers : la consolidation de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale ; la transformation structurelle de l’économie ; le renforcement de la compétitivité des régions par un environnement des affaires plus favorables et des infrastructures économiques ; le développement d’une administration plus performante et plus engagée ; l’homme au cœur de la Côte d’Ivoire solidaire.
Les deux autres candidats Henri Konan Bédié et Pascal Affi Nguessan restent dans une logique de ‘’désobéissance civile’’ pour contester la candidature de Alassane Dramane Ouattara.
Dans un communiqué, Henri Konan Bédié et Pascal Affi Nguessan ont maintenu leur mot d’ordre de désobéissance civile pour : ‘’le retrait de la candidature anticonstitutionnelle et illégale d’Alassane Ouattara ; la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel ; l’Audit international de la liste électorale ; le retour des Exilés et la libération des prisonniers politiques’’.

La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) s’est dit ‘’profondément préoccupée par les rapports publics et les informations reçues par (son) Bureau, faisant état d’une recrudescence de violences graves depuis plusieurs jours dans des villes de la Côte d’Ivoire à l’approche de l’élection présidentielle prévue le 31 octobre 2020’’.

’’Je déplore particulièrement les allégations de violences intercommunautaires qui auraient causé la mort de plusieurs personnes, des blessés et des atteintes graves aux biens de la population civile. Ces actes pourraient constituer des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale (la CPI)’’, a déclaré Fatou Bensouda.

Elle a appelé ‘’tous les acteurs politiques et leurs partisans au calme et à la retenue’’.

’’Les violences connues en Côte d’Ivoire lors de la première crise pré-électorale de 2010 ne doivent pas se répéter. La violence de tout bord politique n’est pas une option. Toute personne qui commet, ordonne, incite, encourage ou contribue de toute autre manière à la commission de crimes visés par le Statut de Rome est passible de poursuites devant les tribunaux de la Côte d’Ivoire ou devant la CPI’’, a-t-elle dit.

Elle précise aussi que les enquêtes ouvertes en Côte d’Ivoire depuis octobre 2011 se poursuivent et que son Bureau continue de suivre de près la situation sur toute l’étendue du territoire ivoirien.

De son côté, la Commission électorale indépendante (CEI) a informé qu’au terme de la période de distribution des cartes d’électeur (14 au 25 octobre 2020), 3.084.288 électeurs ont effectivement retiré leur carte, soit 41,15% des 7.495.082 électeurs, selon l’Agence ivoirienne de presse (AIP).

’’Conformément aux dispositions du Code électoral, les électeurs qui n’ont pas pu retirer leur carte, pourront le faire, le 31 octobre 2020, jour du scrutin, dans leur bureau de vote respectif où un dispositif particulier sera installé à cet effet’’, fait savoir le communiqué de la CEI transmis lundi 26 octobre 2020 à l’AIP.

La CEI souligne que les nombres de lieux de vote (10.815) et de bureaux de vote (22.381) restent inchangés sur le territoire national et à l’étranger. Lancée le mercredi 14 octobre 2020, l’opération de retrait des cartes d’électeur qui devait s’achever le 20 octobre 2020, a été prorogée au dimanche 25 octobre 2020, rapporte toujours l’agence officielle.

Le scrutin prévu samedi va se dérouler sous l’œil des observateurs de l’Union africaine (UA) et de la Cedeao.

Les observateurs électoraux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont arrivés à Abidjan en prélude à la tenue de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, a annoncé mercredi l’organisation régionale.

’’Dix observateurs à long terme ont déjà été déployés depuis deux semaines et ont tenu des consultations avec les acteurs politiques au cours de leur séjour. Par ailleurs, quatre-vingts observateurs à court terme seront déployés très prochainement’’, fait-elle part dans un communiqué.

La mission d’observation électorale de la CEDEAO est dirigée par Cheikh Hadjibou Soumaré, ancien Premier ministre du Sénégal dont l’arrivée à Abidjan est prévu ce jeudi.

Selon le communiqué, ‘’la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO est déterminée à accompagner le gouvernement et le peuple de Côte d’Ivoire tout au long du scrutin, conformément au Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001’’.

L’Union africaine a également dépêché sur place du 23 octobre au 6 novembre une mission d’observation conduite par Dileita Mohamed Dileita, ancien Premier Ministre de la République de Djibouti.

Elle est composée de l’Ambassadeur Minata Samaté Cessouma, Commissaire aux Affaires Politiques, de quarante observateurs de court terme dont des Ambassadeurs accrédités auprès de l’Union africaine (UA), des Parlementaires Panafricain dont le Sénégalais Djibril War, des responsables des organes de gestion des élections, des organisations de la société civile et des Institutions académiques africaines ainsi que de fonctionnaires de la Commission de l’Union africaine.

La mission est déployée conformément aux dispositions pertinentes de la Déclaration de l’OUA/UA sur les Principes régissant les élections démocratiques en Afrique ; les Directives de l’Union africaine pour les missions d’observation et de suivi des Elections en Afrique adoptées en 2002 par la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union africaine, ainsi que de la Charte Africaine pour la Démocratie les élections et la gouvernance adoptée en 2007.

Selon un communiqué, ‘’ce déploiement est également conforme à l’aspiration n°3 de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui vise à assurer une Afrique où règne la bonne gouvernance, la démocratie, les droits de l’homme, la justice et l’État de droit. Ces instruments définissent les critères qui déterminent la nature et la portée de l’observation et le suivi des élections en Afrique’’.

La mission vise à ‘’fournir un rapport précis comprenant une évaluation impartiale de la présidentielle (…) ; formuler des recommandations pour l’amélioration des processus électoraux futurs dans le pays sur la base des constatations et ainsi ; démontrer la solidarité et le soutien de l’Union africaine au processus électoral en République de Côte d’Ivoire en s’assurant que la conduite de l’élection présidentielle, contribue à la consolidation de la gouvernance démocratique, à la paix et à la stabilité dans le pays’’.

APS

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