La première banque mutualiste d’Afrique du Sud, en majorité détenue pas des Noirs, devrait bientôt être placée en liquidation à la suite d’une vaste affaire de corruption. Et dans ce scandale, ce sont les plus pauvres qui payent le plus lourd tribut.

C’est un nouveau scandale de corruption en Afrique du Sud : mise sous tutelle en mars, la banque régionale VBS devrait être placée en liquidation dans le courant du mois de novembre. Première banque mutualiste du pays, VBS, détenue en majorité par des Noirs, est le quinzième établissement du pays en termes d’actifs (2,4 milliards de rands, soit environ 140 millions d’euros).

Comme l’explique le journal La Tribune, la banque « aurait autorisé certains clients à avoir des découverts très importants, et soudoyé des fonctionnaires municipaux pour qu’ils déposent des fonds des collectivités dans VBS ».

« Le grand casse bancaire »

Le ministre sud-africain de la Gouvernance coopérative, Zweli Mkhize, a annoncé fin octobre l’ouverture de poursuites judiciaires destinées à récupérer 112 millions d’euros détournés de la VBS Mutual Bank. Un rapport de la Banque centrale, intitulé « Le grand casse bancaire », accuse en effet 53 personnes d’avoir participé à ces détournement, dont des dirigeants et des hommes politiques. Le Parlement sud-africain a aussi annoncé son intention d’enquêter sur les allégations visant le frère du député et leader d’opposition Floyd Shivambu, qui aurait bénéficié de la fraude.

La banque avait déjà été au centre de l’actualité en 2016, quand elle avait prêté 540 000 dollars à Jacob Zuma afin que ce dernier rembourse les contribuables après avoir réalisé des travaux à son domicile privé.

« Tout le monde se servait »

La faillite de VBS est l’un des cas de corruption les plus spectaculaires à frapper l’Afrique du Sud depuis le départ forcé de l’ancien président Jacob Zuma, cité dans de nombreux scandales financiers. Et dans cette affaire, les plus pauvres payent le plus lourd tribut : la banque mutualiste, détenue par la majorité noire, est en effet très populaire, notamment dans la province du Limpopo.

« Tout le monde se servait, tous les proches, tous ceux qui étaient dans les cercles du pouvoir. Et nos compatriotes noirs qui , à travers cette institution, auraient dû aider leurs compatriotes noirs. Ils ont abusé de nous. Je suis l’un de ceux qui a été maltraité », explique ainsi Castro Musinyali, un actionnaire minoritaire, à France 24

Les actionnaires ont été trompés et les clients ont été ruinés. Eliza Mudau , une cliente, a ainsi déposé vingt ans de salaire à la banque VBS, et n’a récupéré que le quart de ses économies. « Le gouvernement doit nous aider, car ses élus sont impliqués », souligne-t-elle. Des responsables municipaux se sont en effet enrichis, en plaçant chez VBS le budget de leurs villes. Quatorze villes sont impliquées et risquent désormais l’insolvabilité.

France 24

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