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ESSY AMARA : « SI ALPHA CONDE NOUS AVAIT ECOUTES, Il N’AURAIT PAS ETE RENVERSE PAR MAMADI DOUMBOUYA.»

Le 23 septembre dernier, l’ancien ministre des Affaires étrangère, de Côte  d’Ivoire entre 1990 et 2000 Essy Amara nous a accordé une interview que nous avons sollicitée à l’occasion du décès de l’ancien  président algérien Abdel Aziz Bouteflika avec qui il a entretenu des rapports d’amitié et de fraternité longue de plus de quarante ans

En cette occasion il a  fait allusion  à  « l’ORGASME DU  POUVOIR » qui a emporté l’ancien homme fort d’Algérie

En cette occasion, nous l’avons interrogé sur les causes du  putsch qui a emporté l’ex président guinéen Alpha Condé (le 05 septembre dernier) avec qui  il entretenait de très bon rapport depuis sa jeunesse en tant qu’étudiants à Paris

Il est bon de signaler que le ministre Essy Amara a été président de la 49e session de l’Assemblée Générale des Nations unies entre septembre 1994 et septembre 1995 et Secrétaire général de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) en 2001. Par la suite, il a occupé le poste de président intérimaire de la Commission de l’Union africaine, lors de la création de celle-ci en juillet 2002.

Excellence, après avoir parlé de la chute de feu votre ami Bouteflika il me paraît opportun de vous interroger sur la chute d’un autre président et non des moindre, en l’occurrence l’ex président guinéen Alpha CONDE que beaucoup de spécialistes considéraient comme un dynausore  au  plan politique

ALPHA CONDE A MAL APRECIE LA SITUATION

A ce niveau aussi, il y a eu mauvaise appréciation de la situation  de la part de mon ami  Alpha Condé

A ce niveau également, je vais citer feu  le Président Félix Houphouet Boigny qui aimait à répéter cette formule selon laquelle ; «  la politique, c’est la saine appréciation des réalités bonnes ou mauvaises »

Malheureusement Alpha Condé n’a pas su apprécier la situation si bien qu’il a été renversé par Mamadi DOUMBOUYA

Effectivement, je le connais depuis plus de cinquante ans. Tout jeune, j’ai  passé mon brevet en France où je l’ai rencontré. Nous nous sommes fréquentés dès notre rencontre. Ensuite, en tant que ministre des Affaires Etrangères de Côte d’Ivoire, je suis allé le libérer à deux reprises de la prison quand feu le Président guinéen Lansana Conté l’avait arrêté. Pour tout dire,

NOUS ETIONS TRES AMIS

On a cheminé ensemble .Nous étions très amis, lui l’ambassadeur Souleymane sacko qui est décédé, le ministre Lambert Kouassi  Konan (Ndlr, ancien ministre de l’Agriculture sous les Présidents Houphouet Boigny et Henry Konan Bédié) et moi  .Lui et Lambert Konan ont tous deux travaillé à Sucre et Denrée, une société de Négoces.

Depuis quelque temps, chaque année nous passions les fêtes de fin d’année ensemble à Conakry en sa compagnie avec Albert Bougi (Homme politique français) et Francis Kpatindé (ex journaliste à  Jeune Afrique) jusqu’à ce que vienne son désir de briguer un troisième mandat. Nous n’étions pas d’accord avec cette décision et ensemble, nous le lui avons signifié en tant qu’amis.

IL NE NOUS A PAS ECOUTES

Malheureusement, il ne nous a pas écoutés .D’ailleurs, notre refus de cautionner sa décision de briguer un troisième mandat a refroidi nos relations.

Mais Excellence, Alpha Condé  a dit que c’est le peuple qui  lui a dit de se présenter, Notamment les jeunes et les femmes

Ce n’est pas par ce que des femmes qui ont un intérêt immédiat viennent te dire que tu es le plus beau ou  v le plus fort que toi tu dois continuer à t’agripper au pouvoir alors que tu sais que tu n’en a plus le droit

Je dis qu’en politique, il faut avoir des principes .Il me semble même si je n’ai vu la constitution guinéenne depuis longtemps, qu’on peut changer toutes les dispositions au niveau de cette loi fondamentale sauf celle relative au nombre de mandats qui est immuable. Il y est question de deux mandats inchangeables. Malgré cela, il a trouvé une astuce pour tout changer.

ILFAUT SAVOIR PARTIR

En fin de compte quelle que soient les flatteries du peuple, il faut savoir partir.

Il faut contrôler son rapport avec le pouvoir et ne pas tomber dans « l’orgasme du pouvoir », comme je l’ai dit concernant feu mon ami  et frère Abdel Aziz Bouteflika

Propos recueillis par kemebrama@hotmail.com

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