Les violents heurts, qui ont éclaté lundi dans la bande de Gaza au moment où les États-Unis inauguraient leur ambassade à Jérusalem, ont coûté la vie à au moins 59 Palestiniens, selon un dernier bilan officiel.
C’est la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014. Au moins 59 manifestants palestiniens ont été tués lundi dans la bande de Gaza, en majorité par des tirs de snipers israéliens. Un bébé palestinien, âgé de seulement huit mois, est mort après avoir inhalé du gaz lacrymogène, a annoncé mardi le ministère de la Santé de l’enclave.
Les Palestiniens manifestaient contre l’inauguration de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem – concrétisation de l’une des promesses les plus controversées du président Donald Trump.
Les soldats de Tsahal ont commencé à tirer lorsque des groupes de Palestiniens ont tenté de s’approcher de la barrière de sécurité lourdement gardée par l’armée israélienne et lancé des pierres en direction des militaires.
Indignation des gouvernements
De nombreux gouvernements ont vivement réagi suite à cette escalade meurtrière. À l’image de l’Afrique du Sud, qui a décidé lundi de rappeler son ambassadeur en Israël. « En raison du caractère grave et aveugle de la dernière attaque israélienne, le gouvernement sud-africain a décidé de rappeler l’ambassadeur Sisa Ngombane avec effet immédiat », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
De son côté, l’Iran a qualifié la journée de lundi de « jour de honte ». « Le régime israélien massacre de sang-froid d’innombrables Palestiniens qui manifestent dans la plus grande prison à ciel ouvert du monde », a affirmé le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif sur Twitter.
La Turquie a également vertement réagi par la voix de son président Recep Tayip Erdogan, qui a accusé Israël de « terrorisme d’État » et de « génocide ». « Israël sème le terrorisme d’État. Israël est un État terroriste », a-t-il déclaré à des étudiants turcs à Londres, dans un discours retransmis à la télévision.
Un contexte éminemment sensible
Un communiqué du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à une enquête indépendante sur les violences a été bloqué lundi par les États-Unis. Le même jour, la Maison Blanche a déclaré que la « responsabilité de ces morts tragiques reposait entièrement sur le Hamas ».
L’inauguration de la nouvelle ambassade américaine, provisoirement installée dans les locaux de ce qui était le consulat américain en attendant la construction d’une nouvelle représentation, a eu lieu dans une période éminemment sensible. Les Palestiniens perçoivent comme une « provocation » la date choisie, précédant de 24 heures les commémorations de la « Nakba », la « catastrophe » que représente la création d’Israël pour des centaines de milliers d’entre eux chassés ou ayant fui de chez eux en 1948.