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GBAGBO A CHEZ BEDIE A DAOUKRO : « NOUS SOMMES TOUS RESPONSABLES DE LA SITUATION QUE VIT NOTRE PAYS !»

L’ex-président de la République, Laurent Gbagbo à prononcé un discours très politique, le samedi 10 juillet 2021, à Daoukro, au domicile d’Henri Konan Bédié président du PDCI.

 Ci-dessous, l’intégralité de cette intervention.

Ndlr : le titre est de la Rédaction de Plume Libre

Madame Konan Bédié, M. Le Président, Merci

Assumons

Je suis aujourd’hui très ému de voir cette foule immense à Daoukro. Au départ, je ne voulais pas faire de politique aujourd’hui mais est-ce que Gbagbo Laurent peut rencontrer le Président Henri Konan Bédié sans que ça ne soit de la politique ? (Rires dans la foule) Est ce que le drapeau que j’ai, je peux prendre la parole en Côte d’Ivoire sans que ce soit la politique ? Donc assumons, je fais la politique (Applaudissements nourris dans la salle) et un peu seulement aujourd’hui parce que j’ai prévu de parler à un moment.

Je voudrais d’abord saluer tous les visages que j’ai connu et reconnu là, toutes les personnalités du PDCI-RDA que j’ai reconnu, et à certains moments j’ai tressailli parce que y a certaines personnes que je ne m’attendais pas à voir, non pas parce qu’ils ne sont plus au PDCI-RDA, mais parce que ça fait longtemps que je ne les ai pas vu. Je vous salue tous avec fraternité, avec amitié.

Mettons Daoukro dedans

Mon premier souvenir à Daoukro, c’était en 1990. J’étais candidat à la Présidence de la République contre le Président Houphouët Boigny. Quand on faisait le parcours de la campagne, on se demandait s’il fallait mettre Daoukro dedans, et puis finalement, comme nous étions jeunes, on a dit qu’on met Daoukro. Et puis nous sommes arrivés à Daoukro, le Président Bédié n’était pas là parce qu’il était en campagne pour le compte du Président Houphouët-Boigny ailleurs, mais ce qui m’a frappé c’est que quand je suis arrivé ici, on m’a offert de la part du Président Bédié, 2 Bouteilles de Whisky et une bouteille de Gin pour me souhaiter une bonne arrivée à Daoukro. Je ne lui ai jamais dit ça mais on m’a reçu comme ça.

 Merci Président Bédié pour 1990. Et puis merci pour Bruxelles

J’étais à Bruxelles, j’étais tranquille, on me dit Guikahué vient ici, je dis  » Il vient faire quoi ? « . Lui je peux parler de lui parce que c’est mon petit de Gagnoa (Rires dans la salle). On dit, il vient te saluer de la part du Président Bédié. J’ai dit d’accord.  » On ne dit jamais Non à des pieds qui viennent saluer. » Donc j’ai reçu la délégation conduite par Guikahué et ça s’est très bien passé. On a causé et j’ai même pris leur téléphone, j’ai appelé le Président Bédié et je lui ai dit : ‘’ Grand frère, tenez bon, j’arrive’’. Ce sont quelques souvenirs de ça que je voulais partager avec vous.

Acte de Réconciliation et de reconnaissance

Merci à Allah, il a été mon Ministre de la santé, Émile constant Bombet, Ouassenan, Merci à vous d’être venus m’accueillir. Je suis venu au pays, je parlerai, je parlerai. Mais aujourd’hui je voulais vous dire que l’acte que je pose, en venant voir le Président Henri Konan Bédié chez lui est un acte de réconciliation et un acte de reconnaissance.

Il ne faut pas beaucoup pour faire le bonheur de quelqu’un qui est dans la détresse. Il ne faut pas beaucoup pour faire la réconciliation dans un pays. Il faut se dire les vérités au moment où il faut les dire. Il faut se dire les vérités pour que les vérités guérissent, et pour que les vérités soignent. Et il ne faut pas les dire pour blesser. Je ne dirai pas des vérités pour blesser mais je dirai les vérités qui doivent guérir. C’est pour ça que je suis à Daoukro.

J’ai suivi l’actualité politique ivoirienne, comme le 3ème mandat. J’étais à Bruxelles quand j’ai suivi le braquage. Moi-même j’ai appelé TV5, venez je vais vous parler parce que si je me tais pendant que ça boue en Côte d’Ivoire, et que je ne dis rien, ce sera une complicité de ma part, et il faut que je dise que je suis d’accord avec ceux qui luttent contre le 3ème mandat. C’est pour ça que j’avais appelé les journalistes et la télévision. Parce que si tu ne parles pas à un moment donné, tu es complice de ce qui se fait. Or je ne peux pas être complice de ça contre la Côte d’Ivoire.

Le problème de l’Afrique, est lié au non-respect des textes

J’ai dit qu’il ne fallait pas un 3ème mandat, parce qu’en Afrique, on a un problème et un seul problème. Nous écrivons les textes, et puis on les froissé et on les jette. Un texte écrit est fait pour être respecté.

Nous avons connu cette bataille en Décembre 1993 au moment du décès du Président Houphouët-Boigny. Ceux qui sont ici, et pour la mémoire, se souviennent que j’étais en tournée dans le Zanzan, moi je faisais toujours campagne (Rires dans la salle). J’étais dans l’opposition, mon rôle était de faire toujours campagne donc je faisais campagne et j’arrive sur appel insistant de Boga doudou. Il me dit ça ne va pas, et je lui ai dit, on cesse la tournée et puis on va voir.

Et donc sur ce problème de la succession du Président Houphouët-Boigny, la constitution n’était pas seulement claire, elle était limpide. Tous les journalistes qui m’ont posé cette question, je leur ai dit : » Je ne suis pas d’accord avec ce qui est écrit mais nous devons respecter ce qui est écrit ». Et si nous ne voulons pas que le pays brûle, on doit respecter ce qui est écrit. Et j’ai été ahuri de voir que certains voulaient faire quelque chose qui n’est pas écrit. Quand on veut faire ce qui n’est pas écrit, on va faire beaucoup de choses.

Mais quand on écrit quelque chose, respectons ça pour nous-mêmes. On a dû mener une bataille inutile. Je me souviens le Président Bédié à la télévision pour proclamer ce qui ne devait pas être proclamé parce que c’était déjà vrai. Et quand il y a eu le problème du 3ème mandat, j’ai repensé au problème de 1993. J’ai dit voilà le même problème du non-respect des textes.

Ce qui arrive est la faute de tout le monde

Nous ne sommes pas obligés d’avoir des textes, si on veut on peut décider de n’avoir aucune constitution et que nous vivons comme ça, oui on peut vivre comme ça. En ce moment, ce qui arrive est la faute de tout le monde. Mais si nous avons une constitution, c’est à dire un ensemble de textes pour nous guider, il faut se battre pour être du côté de la Constitution et que la constitution soit de votre côté. Mais si vous vous battez pour être contre la constitution, vraiment nous autres, on ne peut pas vous aider. On ne peut dire qu’on n’est pas d’accord.

La réconciliation c’est le respect des textes

Quand on parle de faire la réconciliation, c’est de tout ça. La réconciliation c’est tout ça, Respectez les textes. Respectez les êtres humains parce que dans cette bataille contre le 3ème mandat, dans cette région, il y a eu des morts. Un petit a été décapité, et j’ai regardé ça depuis Bruxelles. Mais quel spectacle nous donnons au monde ? Pour un pouvoir ? Pour un pouvoir ? Mais le pouvoir appartient au peuple.

Jusqu’aujourd’hui, je suis le seul à ne pas revendiquer être le fils d’Houphouet. Même ceux qui revendiquent le fils d’Houphouet, ils font ce que Houphouët-Boigny n’a pas fait (Rires dans la salle). Entre vous et moi qui est donc le fils du père ? (Applaudissements dans la salle) Je suis venu dire au Président Bédié et à Madame que je les remercie beaucoup, je les remercie énormément. Le voyage qu’ils ont effectué pour Bruxelles, ils ne sauront jamais comment ce voyage est dans mon cœur. Quand le Président Bédié dit qu’il est venu me saluer, ce que j’ai ressenti ce jour, je le ressens encore et il fallait que je vienne le dire devant ses parents, devant son peuple et à Daoukro. Merci ! Merci ! Merci !

Je vous remercie tous

Vous autres, chers amis, on se reverra et je parlerai. Parce que pour le moment, même si mon Merci ressemble à la politique (Rires dans la salle), bon pour le moment, je ne peux pas encore parler. Je remercie tous les chefs traditionnels, ils sont venus me saluer, je les remercie énormément. Je remercie les religieux. Je remercie tous les artistes, la fameuse fanfare de Daoukro, je remercie Bombet, Je remercie Ouassenan. Je vous remercie tous. Et puis je remercie Guikahué, il était à Mama quand je suis parti là-bas. Il était au titre du PDCI-RDA, même quand tu l’invites à manger, c’est PDCI RDA (Rires dans la salle). Billon, tu es là ? Billon c’est mon petit. Yacé, c’est le même maire, quand il marche, on dirait son oncle. Je vous remercie tous, je vous salue. Dites avec moi, et en chœur, au Président Bédié, MERCI.

Service communication FPI

 

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