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L’ANCIEN PRESIDENT ALPHA CONDE A QUITTE LA GUINEE

 

Le président guinéen Alpha Condé délivre un message lors d’une visite officielle en France, à Saint-Raphaël, le 15 août 2019.

Le président déchu de la Guinée Alpha Condé a quitté son pays pour l’étranger lundi avec l’accord de la junte au pouvoir, a dit à l’AFP un responsable du ministère des Affaires étrangères sous le couvert de l’anonymat.

Aucune confirmation officielle de son départ et de sa destination n’a été obtenue.

Un fonctionnaire en service à l’aéroport international de Conakry a indiqué que M. Condé était parti à bord d’un avion privé. « On avait demandé à tous les travailleurs de l’aérogare nationale (près de l’aéroport international) de quitter les lieux », a-t-il dit, également sous le couvert de l’anonymat.

La junte a autorisé fin décembre M. Condé, 83 ans, à quitter le pays pour des examens médicaux.

A la tête du pays pendant près de 11 ans, M. Condé a été renversé le 5 septembre 2021 par le colonel Mamady Doumbouya et ses hommes. Il a été détenu au secret pendant douze semaines, jusqu’à ce que la junte l’autorise à résider chez son épouse dans la banlieue de Conakry.

La junte passe pour avoir rechigné à le laisser quitter le pays, redoutant des menées de sa part contre le nouveau pouvoir.

Sa libération faisait partie des exigences de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao), avec la tenue d’élections dans les six mois. La Cédéao a suspendu la Guinée de ses instances et sanctionné individuellement les membres de la junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya, qui s’est fait investir président de transition.

Alpha Condé a été autorisé à quitter la Guinée alors que la justice vient d’ordonner l’ouverture d’investigations sur les crimes présumés commis sous sa présidence.

Le colonel Doumbouya a promis de rendre le pouvoir aux civils après des élections dont la date reste inconnue.

Les dernières années de M. Condé à la tête du pays ont été marquées, à partir de 2019, par un exercice de plus en plus autoritaire du pouvoir, selon les défenseurs des droits humains, face à une vive contestation contre un troisième mandat du président. La contestation, plusieurs fois brutalement réprimée, a fait des dizaines de morts civils et quelques morts dans les rangs des forces de sécurité.

La réélection de M. Condé en octobre 2020, vigoureusement contestée par l’opposition, a été précédée et suivie par des dizaines d’arrestations.

AFP

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