mercredi, avril 24, 2024
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LES MUSULMANS IVOIRIENS SE PRIVENT DES RÉSEAUX SOCIAUX AU RAMADAN

Le fait est marquant chez certains pratiquants. Outre leur abstinence de manger, de boire, et de fumer dès l’aube et jusqu’au coucher du soleil, ils se privent également des réseaux sociaux, afin de consacrer davantage de temps pour les rites religieux tels que les prières, la lecture du saint Coran, la bienfaisance, etc.

– Une rupture radicale avec l’évasion virtuelle

Facebook, Messenger, Instagram, Snapchat et Twitter, sont des plateformes prisées par les Ivoiriens, qu’ils consultent régulièrement.

Selon les chiffres officiels, fin 2017, l’accès à Internet enregistrait plus de 17 millions d’abonnements, contre 10 millions au début de l’année 2016 (+70% en un an), alors que ce chiffre n’était que seulement de 200 000 en 2011.

Fatou Diallo, la trentaine, fait partie de ces personnes qui ne se déconnectent presque jamais.
Mais, depuis le début de Ramadan, cette jeune musulmane a décidé volontairement de s’abstenir de tous les réseaux.

«Je me suis déconnectée des réseaux sociaux parce que ça me prend du temps. Je me suis rendue compte que j’avais tendance à trop vite entrer dans des polémiques, à réagir. J’ai complètement désactivé mon compte Facebook et autres. Je l’ai même désinstallé de mon téléphone», explique-t-elle en souriant.

Le temps dégagé, elle s’en sert pour d’autres activités religieuses, explique cette jeune salariée dans le secteur des médias.

«Le temps que je prenais pour lire l’actualité qui défile sur Facebook, je considère que c’est du temps perdu. Désormais, je consacre ce temps à lire le Coran pour pouvoir le finir pendant ce mois», étaye-t-elle, bien que consciente que cette décision a des répercussions sur ses rapports avec ses amis.

«En dehors des réseaux, j’ai mon téléphone qui continue de fonctionner et les amis qui souhaitent me joindre peuvent le faire», souligne la jeune dame.

Même attitude d’Abou Sylla, commercial de 32 ans, lunettes noires sur les yeux, sourire rigoureux, il a beaucoup de succès sur la toile. Mais il a décidé de s’en priver. Ce défi, dit-il, lui est bénéfique sur le plan spirituel. Il lui permet aussi d’entretenir sa santé.

«Je me sens moins fatigué au réveil. Je n’ai plus autant de maux de tête comme quand je restais connecté tout le temps», précise ce père de deux enfants.

– Les réseaux sociaux au service de la foi

A la différence de Fatou et Sylla, d’autres musulmans conscients de l’intérêt des réseaux sociaux, n’adoptent pas la méthode de la rupture radicale.

Ils continuent d’utiliser les réseaux sociaux, mais à des buts bien précis, dont celui de suivre des rendez-vous religieux au service de la foi.

Comptable dans une société de la place, Hamed Cissoko, a fait ce choix. En contact permanent avec internet au service, il avoue que depuis le début de Ramadan, il navigue le moins possible.

«Je ne vais pas sur toutes les pages, je visite les sites spécialisés dans l’enseignement de l’islam, je regarde uniquement les films religieux», avoue-t-il, rencontré autour d’une table à la rupture du jeûne.

Certaines associations musulmanes, ne sont pas en reste. Elles utilisent les réseaux pour faire des appels à la charité.

«Celui qui donne au jeûneur de quoi rompre son jeûne, aura la même récompense que lui, sans pour autant diminuer la récompense du jeûneur», souligne la communauté des élèves et musulmans de la Côte d’Ivoire sur sa page Facebook.

Sur Facebook également, profitant de cette période de pénitence, la radio musulmane «Al Bayane» a lancé via sa page un appel de fonds d’un milliard de francs CFA (1,8 million USD) dénommé «Opération Tempête Verte» pour la mise en place d’une télévision musulmane «TV AL Bayane», sachant déjà que la radio est l’une des plus écoutées, sinon la plus écoutée en Côte d’Ivoire.

D’autres musulmans en profitent, même pour tenir des spectacles programmés pour la fin du mois saint.
En Côte d’Ivoire la communauté musulmane représente environ 43% de la population totale (23,7 millions), selon les chiffres du dernier recensement réalisé en 2014. La majorité de ces musulmans suivent le courant malékite sunnite.

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