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RD CONGO : LES ASSASSINS DE LAURENT DESIRE KABILA LIBERES APRES PRES DE 20 ANS DE PRISON

L’ex-aide de camp du président congolais Laurent-Désiré Kabila, assassiné en janvier 2001, le colonel Eddy Kapend Irung, et une vingtaine de ses coaccusés condamnés à mort pour cet assassinat ont été libérés vendredi 08 janvier  2021 après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle, ont rapporté des médias locaux.

Eddy Kapend a quitté en matinée la prison centrale de Makala (Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, CPRK) sous les applaudissements et les cris de joie d’une centaine de ses partisans, selon des images circulant sur les réseaux sociaux.

À sa sortie de prison, képi militaire vissé sur la tête, il affichait la même sérénité que le jour où il a été condamné à la peine de mort, le 7 janvier 2003. Aujourd’hui âgé de 61 ans, cet homme  a pourtant passé vingt ans dans une cellule de la prison de Makala, à Kinshasa.

Débarrassés de leur tenue de prisonnier, 22 hommes sont sortis de la prison, accueillis par leurs proches, parfois en larmes, ont pour leur part constaté des journalistes de l’AFP. Une 23e personne, un ancien chef de l’Agence nationale des renseignements (ANR), Georges Leta, est également sorti de prison mais n’a pas assisté à la cérémonie organisée pour leur sortie en raison d’une maladie.

Grâce humanitaire après 20 ans en prison

L’ancien aide de camp de Laurent-Désiré Kabila a passé près de vingt ans en prison. Il avait été condamné à mort en janvier 2003, tout comme 29 autres prévenus pour « attentat, tentative de coup d’Etat, complot, association de malfaiteurs, disparition d’armes de guerre, abandon de poste, trahison ».

Ce verdict, qui n’était pas susceptible d’appel, avait été rendu par la Cour d’ordre militaire (COM) congolaise, une juridiction aujourd’hui disparue, au terme d’un procès de neuf mois. Il a bénéficié, tout comme d’autres condamnés, d’une grâce présidentielle accordée le 31 décembre par le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, en pleine crise politique en République démocratique du Congo (RDC).

« Le président a accordé cette grâce pour des raisons purement humanitaires » […] Cette grâce n’est pas un chèque en blanc », a déclaré M. Takaishe, s’adressant aux 22 bénéficiaires présents. Et de poursuivre : « La grâce ne va pas effacer les crimes pour lesquels vous avez été condamnés ».

Une telle mesure c’est « tout simplement parce qu’on veut remettre le pays sur les rails, apporter une certaine quiétude aux Congolais », a-t-il encore dit. Considéré comme un prisonnier politique par plusieurs ONG, dont l’Association Africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho), Eddy Kapend a toujours clamé son innocence.

Condamné pour « attentat, tentative de coup d’Etat »

Ce ne sont pourtant pas eux qui avaient ouvert le feu sur le président congolais d’alors. Le 16 janvier 2001, selon des témoignages, c’est un garde du corps de Laurent-Désiré Kabila, Rachidi Kasereka, qui a tiré à bout portant sur le chef de l’État alors que ce dernier se trouvait dans son bureau du Palais de marbre – avant d’être tué à son tour.

Elsa Etoundi by Elsa Etoundi IN Afrique Actuelle du  8 janvier 2021

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