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RDC : FRIDOLIN AMBONGO, UN NOUVEL ARCHEVEQUE POUR KINSHASA

Le pape François a accepté, le 1er novembre, la démission du cardinal Laurent Monsengwo, 79 ans, de ses fonctions d’archevêque de Kinshasa. Son successeur, Mgr Fridolin Ambongo, s’annonce tout aussi intransigeant face au pouvoir congolais.

Cela fait plus de quatre ans que le cardinal Laurent Monsengwo a atteint l’âge de 75 ans, celui auquel, traditionnellement, les archevêques présentent leur démission à Rome. Et trois ans, selon l’AFP, que ce dernier proposait sa renonciation. Mais cette fois, c’est décidé : le pape François a accepté que l’homme fort de l’Église de Kinshasa se retire, laissant la place à Mgr Fridolin Ambongo, que le pape François a nommé en février dernier archevêque coadjuteur de Kinshasa.

Un choix très politique, et dans lequel Laurent Monsengwo, le seul Africain du « C9 » – le comité des neuf cardinaux que le pape consulte tous les trois mois pour gouverner l’Église catholique –, aurait pesé. « Au sein de la Cenco [Conférence épiscopale nationale du Congo], c’est le plus proche de l’opposition », nous avait-on confié au moment de sa nomination.

Église et politique

Fils d’un saigneur d’arbre à caoutchouc, le nouvel archevêque de Kinshasa a étudié la philosophie avant d’être ordonné prêtre à Kinshasa en août 1988. Mais il est aussi militant politique, contre Mobutu d’abord, puis, après la répression meurtrière contre les manifestations anti-Kabila de 2015, il laisse entrevoir son indignation contre le gouvernement de Joseph Kabila.

En 2008, celui qui est évêque depuis quatre ans à peine prend la présidence de la Commission justice et paix, l’organe politique de la Cenco. En décembre 2016, il est au cœur des négociations politiques qui aboutissent à l’accord de la Saint-Sylvestre.

Quant à Laurent Monsengwo Pasinya, nommé évêque à 40 ans, il n’a jamais rechigné à s’opposer publiquement au pouvoir de Kinshasa. Président de la Cenco en 1992, il l’est encore en 1994, quand la Conférence nationale devient un Parlement de transition. Il quittera finalement la présidence du Parlement en 1996 pour retourner prêcher à Kisangani. Il revient en politique en 2011, après la deuxième élection de Joseph Kabila, sans majorité absolue. Une position qui s’est durcie en 2016, avec le maintien du président à son poste malgré l’expiration de son mandat.

Jeune Afrique

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