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RELIGION: GRANDE FIGURE DE L’ÉGLISE CONGOLAISE, LE CARDINAL MONSENGWO EST MORT

Le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque émérite de Kinshasa, est mort ce  dimanche 11 juillet en région parisienne à l’âge de 81 ans. L’homme d’Église, proche du pape François, a inlassablement lutté pour la paix dans son pays, la République démocratique du Congo.

C’est un témoin et acteur clé de l’histoire contemporaine du Congo qui s’est éteint. Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque émérite de Kinshasa, est mort dimanche 11 juillet à l’âge de 81 ans, en région parisienne où il venait d’arriver pour des soins. Ordonné évêque en 1980 des mains du pape Jean-Paul II, cette voix forte aura, toute sa vie, joué un rôle de premier plan dans la vie politique de son pays.

Né en 1939, ordonné prêtre en 1963 à Rome après des études à l’Université pontificale grégorienne, Laurent Monsengwo a ensuite obtenu un doctorat en Écriture sainte, toujours à Rome, à l’Institut biblique pontifical. De retour dans son pays – alors appelé Zaïre -, il est professeur de séminaire avant, quatre ans plus tard, d’être nommé évêque par Jean-Paul II.

Un véritable rôle politique

Promu archevêque de Kisangani puis élu à la tête de la conférence épiscopale de son pays, il acquiert un véritable rôle politique, alors que, dans la foulée de la chute du mur de Berlin et des régimes communistes, la dictature de Mobutu est fortement attaquée. En 1991, il prend la présidence de la Conférence nationale souveraine, censée permettre un avènement de la démocratie, puis du Haut conseil de la République, de 1992 à 1996. « Ma vocation d’homme d’Église était de réconcilier les fils et les filles d’un même pays », résumait le futur cardinal, pour expliquer cet engagement qui ne permettra toutefois pas d’éviter la dramatique deuxième guerre congolaise (1998-2002).

« Inlassable défenseur du dialogue inter congolais »

En 2007, le pape Benoît XVI décide de le nommer archevêque du diocèse de la capitale, Kinshasa, récompensant un inlassable défenseur du dialogue inter congolais. Il est également choisi pour être le secrétaire spécial du Synode des évêques sur la parole de Dieu en 2008, puis reçoit la barrette cardinalice lors du consistoire de novembre 2010.

Liberté de ton prononcé

Désormais cardinal, l’archevêque de Kinshasa n’en renonce pas pour autant à sa liberté de ton. En décembre 2011 il dénonce des élections dont les résultats « ne sont conformes ni à la vérité ni à la justice ». Au pouvoir depuis 2001, Joseph Kabila dira d’ailleurs de lui qu’il est son « principal opposant ». Signe de cet affrontement frontal entre les deux hommes : le souhait publiquement exprimé par le cardinal Monsengwo « que les médiocres dégagent » en janvier 2018 alors que les manifestations se multiplient contre le chef d’État.

Un proche de François

Cardinal, Laurent Monsengwo a également été l’un des participants au conclave de 2013 qui a vu l’élection du pape François. Les deux hommes sont réputés proches. Peu après son élection, le pape nomme d’ailleurs le cardinal congolais au sein du tout nouveau conseil de cardinaux, destiné à l’accompagner tout particulièrement. En décembre 2018, soit quatre ans après l’âge théorique, le pape François accepte la démission du cardinal Monsengwo pour départ à la retraite.

Aggravation de son état de santé depuis le 04 juillet 2021

L’aggravation de son état de santé avait été révélée dimanche 4 juillet par son successeur à Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo : « Je vous invite à prier pour notre archevêque émérite, le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya. Sa santé se dégrade et il est dans un état préoccupant. » Le lendemain, le diocèse annonçait que l’ancien archevêque avait été transféré en urgence à Paris par avion médicalisé.

Xavier Le Normand, le 11/07/2021 à 17:30

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