Au cours des mois qui viennent, le pape François compte bien poursuivre ses voyages.

Mais l’année qui s’ouvre pourrait être aussi celle du point final mis à ses réformes internes, à travers la nouvelle constitution et le Synode sur l’avenir de l’Église.

De quoi sera faite l’année qui s’ouvre pour le pape ? Rarement, sans doute, il aura été aussi difficile de répondre à cette question. En cause, la reprise épidémique de ce début d’année, qui fragilise les projets et les annonces. Reste qu’à Rome, François n’entend pas laisser arrêter son action par le Covid-19, et semble résolu à agir malgré la présence du virus.

Car alors que l’année commence à peine, les engagements et les projets de François sont déjà nombreux. Si rien n’a officiellement été annoncé, de très nombreux voyages ont été mis sur la table, comme le Liban, ou encore la République démocratique du Congo. Il pourrait également se rendre à Compostelle, en Espagne, début août, et en Hongrie en décembre. François a également annoncé qu’il avait accepté une invitation au Canada.

Voyage au Soudan ?

Pope Francis is cheered by nuns at the end of his weekly general audience in the Paul VI Hall at the Vatican, Wednesday, Dec. 1, 2021. (AP Photo/Gregorio Borgia)

Nul ne sait, en revanche, si un voyage au Soudan du Sud pourra se faire. François entend en effet conditionner son déplacement dans ce pays sensible à une avancée des négociations de paix. Enfin, le voyage au Timor-Oriental et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui avait été planifié avant que ne survienne la pandémie, est toujours à l’ordre du jour.

Outre les conditions sanitaires et la progression totalement imprévisible de la pandémie, les organisateurs doivent aussi prendre en compte la santé d’un pape qui a atteint le 17 décembre l’âge de 85 ans. En Italie, le pape a prévu de se rendre à Florence le 27 février, pour rencontrer les maires et les évêques de toute la Méditerranée. Dans la capitale toscane, il aura l’occasion d’encourager les efforts de paix faits par les pays autour du bassin méditerranéen, alors qu’il reste particulièrement attentif à la crise des migrants. À Rome, le pape ne sera pas moins actif sur le plan intérieur, puisqu’il devrait nommer, au tout début de l’année, une nouvelle série de cardinaux, alors que le nombre d’électeurs en cas de conclave repassera sous la barre symbolique des 120, début janvier. Cette décision n’appartient qu’à lui, et la date reste souvent une surprise jusqu’au tout dernier moment. Idem pour l’éventuelle publication d’une nouvelle constitution, censée acter la réforme de la Curie. D’après nos informations, la révision juridique du document, attendu depuis plusieurs années, est désormais terminée. François mettra aussi, ces prochains mois, tout son poids dans la balance pour promouvoir le Synode sur l’avenir de l’Église, qu’il a lancé au mois d’octobre. Cette réflexion débouchera sur une réunion d’évêques du monde entier en octobre 2023. Mais le pape entend au-delà impulser une nouvelle dynamique dans l’Église, fondée sur un dialogue et une écoute mutuelle de tous les catholiques.

Un nouveau style

Il s’agit là d’un nouveau « style », a-t-il insisté le 23 décembre lors de ses vœux à la Curie. Certains n’hésitent pas, à Rome, à comparer ce rendez-vous au concile Vatican II, tant il pourrait bousculer certains modes de décision fondés sur un « cléricalisme » tant fustigé par François. C’est aussi l’occasion de faire remonter du terrain certains sujets. Les évêques ont en tout cas jusqu’à l’été 2022 pour rendre une synthèse des discussions entamées dans leur diocèse. Et c’est à l’automne que devrait être publié le premier texte qui servira d’instrument de travail aux assemblées épiscopales continentales.

De nombreuses questions tenant au sacerdoce et à ses défis dans le monde d’aujourd’hui devraient être abordées à Rome du 17 au 19 février, lors d’un colloque international piloté par le préfet de la congrégation des évêques. Le pape lui-même devrait y prendre la parole. Plusieurs béatifications et canonisations interviendront également en 2022, dont celles de deux Français, Charles de Foucauld et César de Bus, qui seront reconnus saints le 15 mai à Rome. La cérémonie pourrait constituer le premier déplacement au Vatican du président élu en France trois semaines auparavant. Quatre mois plus tard, c’est Jean Paul Ier qui sera quant à lui béatifié.

Tout au long de l’année, François devrait continuer à recevoir des groupes français, comme ce sera le cas le 13 janvier avec une audience accordée aux mouvements d’Action catholique. Aucune date n’est en revanche encore fixée pour la Ciase et Jean-Marc Sauvé, dont le rapport suscite de fortes critiques à Rome. « C’est possible qu’il les reçoive, mais pas à court terme, résume une source vaticane. Il n’aime pas agir sous pression. »

De notre envoyé spécial permanent Loup Besmond de Senneville, le 03/01/2022 à 06:00 Modifié le 03/01/2022 à 07:00

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