samedi, octobre 5, 2024
Accueil > Actualités > L’ARCHITECTURE DU QATAR, REFLET DE SA CULTURE ET DE SON ENVIRONNEMENT

L’ARCHITECTURE DU QATAR, REFLET DE SA CULTURE ET DE SON ENVIRONNEMENT

Il représente l’un des bâtiments contemporains les plus emblématiques de Doha : le Musée national du Qatar. Imaginé par Jean Nouvel, il se compose de centaines de disques enchevêtrés qui forment une structure minérale unique : la rose des sables. L’architecte français a puisé son inspiration dans l’environnement et la culture du pays.

Parmi les architectes mondialement célèbres qui ont exprimé leur talent à Doha, beaucoup ont intégré des dessins géométriques et traditionnels et des éléments du paysage local. C’est le cas au-delà de Jean Nouvel, du regretté Ieoh Ming Pei qui a conçu le Musée d’art islamique et de Rem Koolhaas qui a signé la Bibliothèque nationale.

Le professeur d’architecture et d’urbanisme de la Hamad Bin Khalifa University, Ali Alraouf, explique à euronews qu’au Qatar, « des ressources sont allouées à la construction de musées, de centres culturels et d’établissements dédiés à l’enseignement et à la recherche, mais que chaque architecte conserve sa liberté artistique. »

Apprendre à travers l’architecture

Lieu dédié à l’enseignement, Education City est une illustration de cette vision. Architecte senior au Capital Projects Directorate de la Qatar Foundation, Nur Alah Abdelzayed Valdeolmillos nous indique que_ « __tous les bâtiments du campus intègrent des caractéristiques environnementales et culturelles locales. »_

En effet, des motifs géométriques ornent les édifices. On trouve des références à l’architecture et la culture islamiques traditionnelles sur l’ensemble du campus.

La Cour de Cérémonie de la Qatar Foundation en est aussi l’illustration : il s’agit d’un espace en plein air créé par l’artiste japonais primé Arata Isozaki, et inspiré notamment du paysage de la région.

« Contribuer à la réussite de notre nation »

Ibrahim Al Jaidah, architecte qatari de renom, a imaginé des bâtiments emblématiques à Doha et à travers le monde.

Mais son projet le plus récent, c’est le stade Al Thumama qui servira pour la prochaine Coupe du monde FIFA Qatar 2022. Un projet qui, dit-il, restera gravé dans sa mémoire : « Le fait de contribuer ainsi à la réussite de notre nation, c’est quelque chose qui nous accompagnera tout au long de notre vie. »

Il revient pour nous, sur la genèse de ce stade dans le cadre d’un concours d’architecture : « On nous a donné l’idée directrice : le bonnet brodé que l’on appelle « ghafiyah », mais sans nous en livrer la définition et donc, en laissant aux architectes leur liberté d’imagination. __Après être allés dans l’ancien souk et avoir examiné toutes les sortes de ghafiyahs disponibles, ainsi que leurs dessins et motifs, nous avons créé notre propre motif qui aura un sens sur le plan architectural, tout en faisant référence à ce couvre-chef, » explique-t-il.

Des stades au design innovant

L’architecture des huit stades nécessaires pour l’organisation de cette compétition internationale se devait d’être à la pointe de la technologie et modulable. De plus, avec les températures extrêmes dans le désert, un système durable de rafraîchissement était indispensable.

Celui nommé Ras Abu Aboud est totalement démontable : il est construit à partir de containers et d’autres éléments modulaires.

La ville futuriste de Lusail abritera la plus vaste enceinte de la Coupe du monde, sa forme évoquant les lanternes et bols traditionnels.

Le stade Al Bayt quand à lui ressemble à une tente arabe traditionnelle et sera entouré de 40.000 m² d’espaces verts tandis que le stade Al Janoub imaginé par la regrettée Zaha Hadid. Elle s’est inspirée des voiles du bateau traditionnel, le boutre, pour lui donner une forme aérodynamique.

D’autres ont été rénovés ou intègrent désormais des matériaux recyclés.

Le stade Ras Abu Aboud sera entièrement démontable

« Smart cities »

Msheireb s’affiche comme le premier projet au monde dédié à la régénération durable d’un centre-ville. Son objectif : faire basculer l’ancien secteur commerçant de Doha dans la modernité.

Ce quartier revitalisé s’étend sur 31 hectares et comporte plus de 100 bâtiments dont des musées, hôtels, restaurants, salles de spectacle et centres commerciaux, ainsi que le Doha Design District.

Plus de 5000 panneaux solaires ont été installés sur les toits. Les rues sont conçues pour protéger les piétons du soleil.

Pour ses promoteurs, la ville et son Design District devraient permettre au pays, de devenir un hub de la création dans la région.

« Chacun des éléments [qui compose Msheireb] a été mûrement réfléchi, » indique Shaikha Al Sulaiti, manager senior du département Interior Design au sein de Msheireb Properties. « Pour ma part, » ajoute-t-elle, « je travaille sur ce projet depuis plus de dix ans et, encore aujourd’hui, quand je me promène dans les rues, je trouve toujours un nouveau détail à admirer. » Des détails font de Msheireb, le lieu d’expression d’un nouveau langage architectural.

KARIM JAAFAR/AFP

Laisser un commentaire