Une campagne internet de collecte de fonds pour « sauver Mohamed Hisham », un jeune Egyptien qui avait affirmé son athéisme sur une chaîne de télévision, a recueilli plus de 10 000 dollars en une semaine. L’objectif est de permettre au jeune homme de trouver asile à l’étranger.
En février, Mohamed Hisham était apparu dans un programme de débats sur une chaîne de télévision égyptienne, et y avait affirmé son athéisme, provoquant un déchaînement de colère et d’invectives du cheikh censé débattre avec lui et du présentateur censé être le médiateur. Il avait fini par être chassé du plateau en direct.
La vidéo du programme, devenue virale sur les réseaux sociaux, a provoqué de violentes réactions allant jusqu’aux menaces de mort. Le 11 mai, Mohamed Hisham, d’origine modeste, a lancé une collecte de fonds par le biais de Gofundme pour pouvoir chercher asile a l’étranger. L’objectif de 10 000 dollars a été dépassé.
Au-delà des menaces sur la Toile, que risque le jeune homme ?
Même si la législation égyptienne ne pénalise pas formellement l’athéisme, Mohamed Hisham peut être poursuivi pour « mépris des religions », un délit en Egypte, et écoper jusqu’à sept ans de prison.
Du fait de la répression socio-culturelle, les athées, agnostiques ou même déistes évitent de révéler publiquement leurs croyances en Egypte. Toutefois, les autorités religieuses musulmanes et chrétiennes semblent penser qu’il s’agit d’un phénomène. Al Azhar et les Eglises égyptiennes avaient tenu une conférence pour « lutter contre l’expansion de l’athéisme ».