Des États-Unis au Liberia, de la Colombie au Burundi, les discours de dirigeants qui en appellent à l’aide de Dieu se sont multipliés, ces dernières semaines.
Au brésil
Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro a appelé tous les Brésiliens à vivre, dimanche 5 avril, une « journée de jeûne et de prière » face à la pandémie.
« Le Brésil traverse une grave crise. Les forces du mal se lèvent contre un président chrétien craignant Dieu et un défenseur de la famille. Dimanche sera un jour de jeûne », a commenté sur Twitter le pasteur évangélique Marco Feliciano, par ailleurs membre du Congrès. Vainqueur des urnes sous le slogan « Le Brésil au-dessus de tout, Dieu au-dessus de tous », Jair Bolsonaro, né catholique avant d’être baptisé, en 2016, dans le fleuve du Jourdain par un influent pasteur évangélique, avait été élu en octobre 2018 avec le très large soutien des églises évangéliques du pays.
« Obtenir protection et force »
Vivement critiqué dans le pays pour sa gestion de la crise sanitaire après avoir minimisé publiquement à plusieurs reprises la dangerosité du virus, il avait inclus par décret, jeudi 26 mars, les activités religieuses dans la liste des services « essentiels », devant rester ouverts même en période de confinement. Une décision qui a suscité l’ire de ses détracteurs, et de plusieurs responsables religieux, à l’instar de l’Église catholique locale.
En Colombie
Dans une adresse à la nation sur les mesures à adopter pour lutter contre l’épidémie, le président colombien Iván Duque Márquez a enfin encore longuement évoqué, le 16 mars, sa foi chrétienne et invoqué la protection de la Vierge Marie.
Aux Etats-Unis d’Amérique
Également critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire, le président américain Donald Trump avait lui aussi déjà instauré, mi-mars, une journée de prière. « C’est un grand honneur pour moi de déclarer le dimanche 15 mars Journée nationale de prière. Nous sommes un pays qui, tout au long de notre histoire, s’est tourné vers Dieu pour obtenir protection et force en des temps comme ceux-ci », avait ainsi tweeté le chef d’État, plébiscité par la droite évangélique.
En Afrique
« Dieu bénisse l’Afrique »
Ces dernières semaines, les discours de dirigeants appelant à la miséricorde de Dieu pour mettre fin à l’épidémie mondiale se sont aussi multipliés ailleurs dans le monde. Au point qu’il est même devenu difficile de prétendre dresser un tour d’horizon exhaustif de toutes ces interventions politiques.
Au Burundi,
Les autorités ont ainsi assuré que le pays, qui a annoncé ses deux premiers cas de covid-19 le 31 mars, avait été jusqu’ici « protégé par la grâce de Dieu ».
Au Liberia,
Le président chrétien et ancienne star de football George Weah a également chanté, le 25 mars, un texte pour sensibiliser la population à la lutte contre le coronavirus. « Mes compatriotes libériens, dressons-nous ensemble pour combattre le coronavirus. Dieu bénisse l’Afrique et le reste du monde », scandait-il en anglais, sur une musique enjouée.
En Guinée
Relayant l’appel de « la commission de fatwa et les grands oulémas » de son département, le secrétaire général guinéen aux affaires religieuses, El hadj Aly Jammal Bangoura, a encore exhorté jeudi 3 avril, tous les Guinéens à respecter trois jours de jeûne les 7, 8 et 9 avril en implorant la « grâce divine » pour sauver l’humanité de cette pandémie. « Le Prophète, Paix et Salut sur Lui, nous a instruits de multiplier les invocations et prières ainsi que les sacrifices individuels, surtout le jeûne dans ce mois de chaabân avant le Ramadan. (…) En jeûnant, cela va contribuer à nous donner la santé », a-t-il recommandé.
Source : Lacroix
. Malo Tresca, le 05/04/2020 à 16:02 Modifié le 06/04/2020 à 10:41