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COVID-19 : POUR LE PAPE, IL FAUT PRIVILÉGIER LES HOMMES ET NON L’ECONOMIE

Dans une lettre manuscrite à un ami argentin, le pape François félicite les gouvernements qui ont pris des « mesures exemplaires » contre la pandémie de coronavirus, critiquant vertement ceux qui privilégient la défense de l’économie plutôt que des gens.

Pour le pape, défendre l’économie avant les gens s’apparente à « un génocide viral »

Le pape François s’est félicité, dans un courrier au juge argentin Roberto Andrés Gallardo, des « mesures exemplaires » prises par plusieurs gouvernements pour défendre leur population, mettant en cause ceux qui privilégient au contraire l’économie au risque de provoquer « un génocide viral ».

Dans cette lettre manuscrite envoyée le 28 mars et publiée par les médias argentins, le pape, qui commence par exprimer son inquiétude face à la « croissance exponentielle de la pandémie », se dit « édifié par la réaction de tant de personnes, médecins, infirmières, bénévoles, religieux, prêtres, qui risquent leur vie pour guérir et défendre les personnes en bonne santé contre l’infection ».

La priorité : « les gens d’abord »

Soulignant que plusieurs gouvernements ont pris « des mesures exemplaires », il reconnaît que celles-ci peuvent « déranger » ceux qui sont contraints de les respecter, « mais c’est toujours pour le bien commun et, à long terme, la plupart des gens les acceptent et avancent avec une attitude positive », se félicite-t-il.

« Les gouvernements qui font ainsi face à la crise de cette manière montrent la priorité de leurs décisions : les gens d’abord », se réjouit-il, tout en reconnaissant que « la défense des gens signifie un désastre économique ».

Pour autant, affirme François, « il serait triste qu’ils choisissent le contraire, entraînant la mort de nombreuses personnes, ce qui s’apparenterait à un génocide viral ».

« Préparer l’avenir »

Le pape insiste aussi sur la nécessité de « préparer l’avenir ». « Nous voyons déjà certaines conséquences auxquelles il faut faire face », explique-t-il, citant « la faim, surtout pour les personnes sans travail fixe (CDD, etc.), la violence, l’apparition d’usuriers » qu’il dénonce comme « des criminels déshumanisés », « véritable fléau de l’avenir social ».

De son côté, le président argentin Alberto Fernández a appelé à la rescousse les prêtres des quartiers populaires de Buenos Aires, dont certains proches du pape François, pour l’aider à faire appliquer les mesures de confinement dans les bidonvilles.

Le président argentin appelle les prêtres à la rescousse

« Dans les bidonvilles, il est aussi possible d’être en quarantaine, nous savons que les voisins ont parfois peu d’espace, si vous voyez quelqu’un dans la rue qui a besoin d’aide pour s’isoler, faites-le nous savoir, qu’il n’y ait pas de grands-parents dans la rue, amenez-les dans nos paroisses. Les paroisses des bidonvilles sont ouvertes pour tous ceux qui en ont besoin », affirment ces prêtres, dont le père Pepe Di Paola, dans une vidéo enregistrée avec le président argentin.

Après dix jours de confinement, mesure suivie par 90 % de la population selon le président, l’Argentine a annoncé lundi 30 mars la prolongation de 14 jours de l’isolement obligatoire pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus qui a officiellement contaminé 820 personnes et fait 20 morts depuis début mars.

Nicolas Senèze, à Rome, le 30/03/2020 à 15:47 Modifié le 30/03/2020 à 17:08

 

 

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