Des diplomates américains et chinois de haut rang pourraient bientôt se retrouver en Alaska, selon les informations du South China Morning Post, un journal de Hong Kong. Cette rencontre permettrait de briser la glace après les années de guerre commerciale sous l’ère Trump. Elle serait aussi le signe de la priorité accordée par la Chine au réchauffement des relations avec les Etats-Unis.
Le ton a d’abord changé dans les médias chinois. Depuis plusieurs semaines, la presse officielle reprend les mots du président Xi Jinping dans ses éditoriaux et les pages opinion de ses éditions. : « Le monde ne peut pas se permettre un conflit entre les deux premières puissances qui conduirait au désastre », avait affirmé le président chinois lors d’un long coup de fil de près de deux heures avec son homologue américain à la veille du Nouvel An lunaire, le 11 février dernier.
La Chine disposée à coopérer avec les Etats-Unis.
Ces mots ont été repris par Wang Yi lors de sa traditionnelle conférence de presse annuelle ce week-end. Là aussi, le ministre chinois des Affaires étrangères a répété que la Chine était disposée à coopérer avec les États-Unis. Si les informations du South China Morning Post à Hongkong se confirment, Wang Yi et le conseiller d’État Yang Jiechi pourraient se rendre prochainement à Anchorage ou dans un lieu encore à définir afin de rencontrer les responsables de la politique étrangère de la nouvelle Maison Blanche.
Le risque de confrontation n’est jamais loin
Le choix de l’Alaska pour faire un premier pas sans faire de concessions, représente aussi une manière de réfléchir à froid en s’éloignant un peu de l’effervescence médiatique. Car il y a beaucoup à faire avant de recoller les morceaux. De nombreuses voix en Chine restent très prudentes, voire méfiantes, vis-à-vis d’un tel réchauffement.
Augmenter les dépenses militaires en vue d’une éventuelle confrontation
Devant les délégués réunis à Pékin pour la session plénière du parlement chinois qui s’achève ce 11 mars, le général Qu Xiliang, vice-président de la commission militaire centrale du Parti communiste chinois, a ainsi estimé que la Chine devait augmenter ses dépenses militaires afin de se préparer à une éventuelle confrontation avec les Etats-Unis.
Source, correspondant RFI à Pékin, Stéphane Lagarde