Les shebabs somaliens, groupe terroriste affilié à al-Qaïda, ont mis en place de puissants réseaux de financement à travers le pays. C’est ce qu’affirme le Conseil de sécurité des Nations unies dans un rapport qui n’a pas encore été rendu public, mais que le quotidien américain The New York Times s’est procuré. Ces réseaux mafieux extorquent des fonds et les recyclent via les banques somaliennes dans l’immobilier et le commerce.
Les shebabs ne sont pas seulement un groupe terroriste, ils forment aussi une mafia puissante, riche et infiltrée dans l’économie somalienne. C’est ce qui ressort d’un rapport d’experts commandé par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Ce rapport décrit la façon dont l’organisation rackette les commerçants, les transporteurs sur les routes du sud et du centre du pays, mais aussi jusqu’au port de Mogadiscio, où les importateurs sont victimes de chantage. Les experts ont estimé qu’entre décembre 2019 et août 2020, les shebabs ont ainsi généré 13 millions de dollars de revenus. Mais ils ne se contentent pas de collecter des fonds.
Ils utilisent le système bancaire somalien et le paiement par mobile, à la fois pour rediriger l’argent vers d’autres zones du pays et pour l’investir dans des commerces et dans l’immobilier. La Salaam Somali Bank a ainsi été infiltrée et utilisé à grande échelle par l’organisation, sans que personne ne s’en rende compte.
Les shebabs qui financent, selon certaines estimations, 4 000 hommes armés, génèrent d’importants excédents relève le rapport. Les autorités somaliennes se disent consciente du problème et déterminée à combattre l’emprise économique des shebabs.