Le regard tourné vers La Mecque, quatre cyclistes kenyans, parfaitement affûtés après neuf mois d’un entraînement intensif, ont donné dimanche les premiers coups de pédales du long périple qui les mènera vers la Terre sainte, sous les acclamations de leurs concitoyens.
Portant haut les couleurs de l’Institut Al Furqan pour lequel ils vont rouler sans s’économiser, Mohammed Zahir, Anwar Mansoor Abdalla, Solomon Okoth et Mohamed Salim Mohamed ont enfourché leur vélo de course à Nairobi, fin prêts à mouiller le maillot durant les 45 jours que devrait durer leur aventure exaltante. Une aventure qu’ils placent sous le signe de l’infinie dévotion et espèrent parsemée de belles rencontres.
A l’approche du Hajj, la récompense suprême, dont ils souhaitent faire revivre l’esprit tout au long des 4 500 km qui les conduiront du Kenya à l’Ethiopie, en passant par le Soudan – là, ils traverseront la Mer Rouge en ferry jusqu’à Jeddah – avant de se remettre en selle pour franchir la ligne d’arrivée, ces cyclistes chevronnés sont à la fois transcendés par la ferveur de leur foi et l’atteinte de leur objectif prioritaire : récolter 45 000 euros pour la construction des tours de l’Institut Al Furqan.
Fondé en 1996, l’Institut Al Furqan, situé à Namanga, à 20 kilomètres de la frontière entre le Kenya et la Tanzanie, dans la région de Kajiado de Maili Tisa, a accordé jusqu’à présent une bourse d’études complète à 150 étudiants issus de familles nécessiteuses, parmi les plus prometteurs, afin qu’ils reçoivent une éducation laïque et religieuse de qualité.
Parmi les fervents supporters de ces quatre cyclistes qui renouent avec l’ancienne tradition du grand voyage vers le Hajj, sur les routes et par tous les temps, l’ex-sénateur du comté de Mandera, Billow Kerrow, s’est chargé de vanter leurs mérites et de battre le rappel des troupes.
« Je ne doute pas que tout projet démarré pour Allah, Allah le rendra possible et Il veillera à ce qu’il soit achevé. Soutenons nos frères dans ce beau projet ! », s’est-il exclamé à Nairobi, en les regardant s’éloigner jusqu’à ce qu’ils ne forment plus que des silhouettes à l’horizon.