Roberta Metsola a décroché haut la main le perchoir du Parlement européen, malgré ses positions anti-IVG décriées à Strasbourg et à Bruxelles. Originaire de Malte et conservatrice, elle a deux ans et demi pour faire ses preuves.
458 voix en sa faveur (sur 690 votants)
Mardi 18 janvier, le jour de ses 43 ans, Roberta Metsola, l’eurodéputée maltaise membre du groupe du Parti populaire européen (PPE), a été élue présidente du Parlement européen lors de la première plénière de l’année, à Strasbourg. Avec 458 voix en sa faveur (sur 690 votants), elle a décroché ce poste si convoité dès le premier tour du scrutin. Son mandat court jusqu’aux prochaines élections européennes, en 2024.
Une victoire qui ne faisait aucun doute
La victoire de cette chrétienne-démocrate, déjà vice-présidente du Parlement depuis 2020, ne faisait que peu de doutes, du moins dans la dernière ligne droite. Deux raisons à cela : le candidat polonais Kosma Zlotowski, membre des Conservateurs et réformistes européens, s’est désisté juste avant le scrutin, augmentant ainsi les chances de Roberta Metsola. Cette polyglotte qui se décrit volontiers comme un symbole de la « génération Erasmus » a donc volé la victoire à la candidate de la gauche radicale, Sira Rego, et à l’écologiste Alice Kuhnke.
Opposée à l’avortement,
Surtout, les (grands) groupes de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) et de Renew Europe (RE) ont décidé de la soutenir malgré son opposition à l’avortement, qui fait grincer les dents de bon nombre d’élus.
Dans les priorités communes des trois groupes (PPE, S&D et RE), les « droits des femmes » sont cités, au même titre que l’état de droit ou la dimension sociale de l’Europe. « J’espère que l’une des premières décisions que vous pourrez prendre est de soutenir le pacte Simone-Veil (qui vise à défendre les droits des femmes en Europe, NDLR) », lui a lancé Stéphane Séjourné, à la tête du groupe RE.
Avocate de formation et mère de 4 garçons
Mère de quatre garçons, avocate de formation, passée par la représentation permanente de Malte auprès de l’Union européenne (UE), puis par le Service européen d’action extérieure, Roberta Metsola a rappelé à ses collègues à quel point le « Parlement européen compte », et ce notamment pour « toutes les femmes qui continuent de lutter pour leurs droits ». Roberta Metsola est la troisième présidente du Parlement après Simone Veil (de 1979 à 1982), et Nicole Fontaine (de 1999 à 2002).
Dans son « clip de campagne », la Maltaise déambule dans les couloirs de cette institution qu’elle connaît bien pour y être élue depuis 2013, puis s’arrête devant les deux portraits en noir et blanc des présidentes. Quelques séquences plus tard (dont un plan dans un avion, alors même que l’un des leitmotivs européens est la transition verte), elle déclare : « Il est temps que le Parlement soit dirigé par une femme. » Voilà qui est fait.
Céline Schoen, correspondante, Bruxelles (Belgique), Lacroix