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PRUDENCE DES PAYS VOISINS DU MALI APRÈS LA DÉSIGNATION DE BAH N’DAW

Bah Ndaw a été le ministre de la défense de l’ex-président IBK en 2014

Officiellement, aucun des chefs d’États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest n’a réagi à la désignation, lundi (21.09.2020), de Bah N’Daw à la tête de la transition au Mali. Plusieurs sources nous ont cependant indiqué qu’un sommet extraordinaire de l’institution sera organisé sous peu, afin de prendre une décision.

Mais le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens de l’étranger, Kalla Ankourao, se réjouit pour sa part de cette étape franchie par la junte militaire au pouvoir. Son pays a assuré jusqu’à début septembre la présidence en exercice de la Cédéao.

« Un militaire à la retraite correspond effectivement au profil d’un civil que nous avons demandé », explique Kalla Ankourao. « Notre dernière réunion a admis que le poste de vice-président, ils pouvaient le donner à qui ils veulent. Ce n’est pas la préoccupation de la Cédéao. La préoccupation de la Cédéao, c’est un président et un Premier ministre civils. Et tout cela est en train d’être respecté. Il n’y a que la nomination du Premier ministre qui reste. Je parie que ça sera un civil. Et qu’on va peut-être très bientôt fermer cette parenthèse et aider le Mali à se relever », assure, confiant, le chef de la diplomatie du Niger.

Le leadership de Bah N’Daw en question

Une question demeure cependant : Bah N’Daw, 70 ans, pourra-t-il mener cette transition jusqu’à son terme ?

Oui, mais à certaines conditions, répond l’ancien ministre mauritanien des Affaires étrangères et diplomate onusien, Ahmed Ould Abdallah. Il préside à Nouakchott le Centre pour la stratégie et la sécurité dans le Sahel-Sahara (Centre4s).

« Personnellement, tout me permet de penser que si la transition est de 18 mois, si les sanctions sont levées rapidement et que les soutiens économiques et financiers sont accordés au Mali, s’ils prennent une équipe mixte représentative, alors nous avons toutes les chances d’avoir une bonne transition. Au-delà de la transition, il faudra traiter encore les problèmes fondamentaux : l’unité nationale, la cohabitation entre les ethnies et une gestion plus transparente des ressources de ce pays. »

Certains analystes se montrent toutefois sceptiques, au regard de l’âge et du passé de l’ancien ministre de la Défense de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta. C’est le cas de Bakary Sambe, directeur du Timbuktu institute-African center for peace studies (Dakar, Niamey).

Selon lui, « le renouveau tant évoqué et dont rêvait la jeunesse est aujourd’hui assez loin si on se retrouve avec des personnalités de premier plan des anciens régimes successifs, de surcroît un ancien militaire. Cela veut dire que la situation malienne n’est pas toujours assez claire. »

Une source proche du ministère algérien des Affaires étrangères a déclaré que pour son pays, parrain des accords d’Alger signés en 2015, l’essentiel pour l’instant est que la transition se mette en place sans accroc.

DW

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